Yasmine Belkaid, directrice de l’Institut Pasteur : « Nous sommes en train de briser la chaîne de connaissance »

Face aux attaques contre la science, une voix rappelle l’urgence d’une Europe forte et claire

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Les propos de Yasmine Belkaid frappent par leur intensité. En évoquant une chaîne de connaissance menacée, la directrice de l’Institut Pasteur met en lumière une inquiétude qui dépasse le seul monde scientifique. Ses mots traduisent une alerte forte, posant une question cruciale sur l’avenir de la recherche et son rôle face aux tensions de notre époque.

Yasmine Belkaid alerte sur une offensive anti-science

La connaissance circule entre pays, donc fragiliser un pilier mondial secoue tout l’écosystème, affirme radiofrance.fr. Aux États-Unis, le mandat Trump fragilise la recherche fondamentale, tandis que la défiance progresse. L’attaque contre la science surprend, elle s’avère dangereuse, car elle affaiblit la validation et réduit l’ambition collective.

Le vaccin reste le premier outil de prévention, la mortalité infantile ayant été divisée par deux en quelques décennies. Contester son usage revient à nier des résultats mesurables, donc à exposer les plus fragiles. La pandémie de Covid a montré l’inverse, une coopération et une innovation remarquables.

La science sert la société, elle exige liberté et méthode, ainsi qu’un système de validation robuste. Le lien de confiance avec le pouvoir s’est brisé. Il fut relu comme un échec, alors que la recherche n’a jamais été aussi forte. Cette tension nourrit les attaques et déstabilise les équipes. L’immunologiste Yasmine Belkaid souligne ce paradoxe avec fermeté.

Fatigue des chercheurs et appel à une Europe résiliente

Dans les laboratoires américains, un sentiment de fatigue et d’usure s’installe. Le climat politique alourdit chaque étape. Les équipes gèrent la pression, elles voient les moyens se tendre et les priorités changer. Historien des États-Unis et président de l’EHESS, Romain Huret décrit ce contexte. Il en mesure l’effet sur la motivation et l’attractivité des carrières.

Nous sommes en train d’interrompre la chaîne de connaissances, l’alerte résonne, la science fonctionne en communauté. Les liens entre disciplines, hôpitaux et campus soutiennent l’innovation, donc casser ces ponts ralentit la découverte. Yasmine Belkaid appelle à la solidarité, tandis que les équipes défendent la transmission et le partage.

L’Europe doit bâtir des systèmes de résilience, protéger des domaines fragilisés, comme la génétique ou la santé des femmes. L’Europe de la science suppose des investissements massifs. Elle requiert un récit clair du travail de recherche et de l’histoire des découvertes. Ce narratif reconstruit la confiance.

Yasmine Belkaid face aux nouvelles autorités de la connaissance

De nouvelles autorités scientifiques émergent hors des campus. Elles bousculent la hiérarchie des savoirs. Des voix sur les réseaux revendiquent une expertise, leur audience pèse, parfois plus que celle des universitaires ou des médecins. Cette influence brouille les repères, elle installe un contraste entre popularité et légitimité scientifique.

Les grandes entreprises investissent massivement, leurs capacités de recherche dépassent souvent le public, ce poids redessine l’agenda de l’innovation. Les choix deviennent stratégiques, ils orientent les priorités et la diffusion des résultats. Le risque s’amplifie, les chercheurs deviennent invisibles, ils perdent leur voix dans le débat commun.

Il faut mieux expliquer comment la recherche avance, du protocole à la validation. Il faut aussi rendre lisible l’histoire des grandes découvertes. Ce travail éclaire le public, il rétablit la confiance et rappelle la valeur du temps long. Yasmine Belkaid insiste, l’espace civique doit redonner sa place à la rigueur et au doute fécond.

Pour une confiance retrouvée entre science, pouvoir et société

Protéger la recherche exige une vision ferme. La connaissance relie prévention, innovation et santé publique. Les institutions doivent garantir la liberté des laboratoires, tandis que l’Europe organise la résilience et clarifie le récit des découvertes. Les citoyens gagnent ainsi des repères fiables. En portant cette exigence au plus haut niveau, Yasmine Belkaid appelle à réarmer la confiance collective.

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