Dès les premiers rendez-vous répétés pour fatigue et anxiété, une piste se dessine. Le corps parle avant le diagnostic, parfois très tôt. Les dossiers montrent un décalage discret mais net. Les personnes concernées consultent plus, puis ailleurs, sans réponse claire. Le terme sclérose en plaques n’apparaît pas encore, pourtant la trajectoire existe. L’enjeu devient simple : repérer ces signaux faibles et agir avant la bascule.
Deux signaux précoces de sclérose en plaques à ne pas ignorer
En France, selon topsante.com, plus de 120 000 personnes vivent avec la sclérose en plaques. C’est la première cause de handicap chez les jeunes adultes hors accident. Les femmes sont les plus touchées, avec plus de 70 %. La maladie attaque le système nerveux, donc les effets varient. Le parcours devient heurté, car les symptômes restent diffus et changeants.
La progression s’étale sur des années. Le handicap s’installe, puis l’autonomie recule avec l’âge. Les traitements ne guérissent pas, cependant ils ralentissent l’évolution. Repérer tôt permet d’en bénéficier vite. Chaque mois gagné compte, car la plasticité nerveuse s’érode avec le temps.
Les équipes soignantes cherchent donc des repères simples et fiables. Les plaintes de fatigue et d’anxiété en sont deux, car elles motivent des consultations répétées. Le dossier médical révèle alors une fréquence anormale. Ce signal n’explique pas tout, pourtant il oriente. Croiser ces éléments réduit l’errance.
Parcours de soins et sclérose en plaques dans une chronologie utile
Une étude publiée le 1ᵉʳ août 2025 dans JAMA Network Open analyse plus de 2 000 patients, comparés à plus de 10 000 témoins. Les auteurs remontent jusqu’à 25 ans avant le diagnostic. Les premières différences apparaissent 15 ans avant, chez des personnes qui développeront une sclérose en plaques. Le fil conducteur devient visible quand on aligne les années.
Quinze ans avant, les consultations chez le généraliste augmentent pour douleurs, fatigue et anxiété. Environ douze ans avant, une prise en charge en santé mentale survient plus souvent. Les patients présentent deux fois plus de troubles psychiatriques selon des travaux liés. Ce détour par la psychologie compte, car il éclaire la suite.
Neuf ans avant, des problèmes oculaires émergent, notamment une vision brouillée. Trois à cinq ans avant, les passages aux urgences s’accélèrent. La courbe culmine l’année du diagnostic. Ce pic n’arrive pas seul : il suit une pente longue. La lecture chronologique aide, puis elle rassure : on peut intervenir plus tôt.
Chances d’agir plus tôt grâce aux signes faibles
L’équipe dirigée par la Dr Helen Tremlett propose une idée claire. Identifier tôt des marqueurs, soutenir les patients, puis tester des stratégies préventives. Cette approche ouvre la voie à des recherches sur des biomarqueurs, des facteurs de mode de vie et d’éventuels déclencheurs.
Les premiers symptômes restent variés : fatigue marquée, troubles visuels, perte d’équilibre. S’ajoutent faiblesse musculaire, douleurs, décharges, fourmillements. Des problèmes digestifs et urinaires surviennent aussi, comme la constipation ou des difficultés à uriner. Rien n’est spécifique seul, pourtant l’ensemble pèse.
Considérer le parcours de soins change la donne. Le détour par la santé mentale, puis les alertes ophtalmiques, orientent. Le médecin traitant relie mieux les points, car il voit la durée. L’objectif devient d’adresser vite vers un neurologue, puis d’enclencher les traitements adaptés à une sclérose en plaques.
Pour les soignants et patients, surveiller et intervenir sans tarder
Relire le dossier sur quinze ans révèle un motif discret mais constant. Fatigue, anxiété, puis troubles visuels dessinent une trajectoire crédible. Mieux vaut donc signaler ces répétitions et demander un avis spécialisé. Agir tôt ne guérit pas la sclérose en plaques, pourtant cela freine la perte de fonctions. Cette avance protège la vie active, puis l’autonomie.