Tous les chefs le savent, cette variété de pommes de terre produit les meilleures purées

Un tubercule discret, une technique claire, et une purée soyeuse qui séduit les tables françaises

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Dans les cuisines où la précision guide chaque geste, une variété fait l’unanimité pour des purées soyeuses. Sa chair fine accroche le beurre, retient le lait et livre une texture veloutée qui reste légère. Les pommes de terre n’ont pas toutes ce pouvoir. Celle-ci, prisée par les plus grands, transforme un accompagnement en signature. Le secret ne tient pas qu’à la recette, mais au choix du tubercule.

De mal-aimée à icône, les pommes de terre s’imposent

Longtemps, la patate a eu mauvaise presse en France. Jusqu’au XVIIIe siècle, des croyances l’associaient à la lèpre et à la peste. L’apothicaire Antoine Parmentier change le récit. Par ses travaux, il prouve l’intérêt du tubercule. La France l’adopte, puis le hachis parmentier immortalise ce tournant. Son image bascule alors dans la culture gourmande.

Aujourd’hui, la table française les aime sous toutes leurs formes : frites, purées, soupes et gratins. La consommation atteint environ 50 kg par personne. Les terroirs cultivent près de 100 variétés. Au sein de cette diversité, une élue se démarque. La texture diffère, cela change tout.

Les chefs la plébiscitent pour une raison simple. La chair tient bien à la cuisson, puis s’écrase sans grain. Dans l’assiette, les pommes de terre bien choisies font la différence. Le beurre s’émulsionne vite, le lait s’absorbe sans lourdeur, et la purée reste nette.

Les chefs consacrent une variété culte de pommes de terre

Le Grand Dictionnaire de Cuisine d’Alexandre Dumas, paru en 1873, célèbre la patate. L’écrivain y consigne quinze recettes, signe d’un statut déjà solide. Cette place littéraire annonce la suite. La table française confirme l’attachement, puis les brigades la perfectionnent, siècle après siècle, par la pratique et le détail.

Dans les années 1980, Joël Robuchon impose une purée devenue mythe. La formule repose sur l’équilibre, mais aussi sur la générosité, environ 250 g de beurre pour 1 kg de tubercules. Le résultat frappe par sa tenue, sa brillance, et une saveur profonde qui reste élégante.

Son choix s’appuie sur une variété précise, la ratte du Touquet. Ce tubercule, cultivé dans le Nord de la France, développe un discret goût de châtaigne. En purée, l’empreinte aromatique soutient le beurre, tandis que les pommes de terre gardent une texture fine, sans farine, idéale au moulin.

La bonne méthode révèle le goût de châtaigne

Le chef Éric Fréchon détaille un procédé clair. On plonge les tubercules, avec leur peau, dans l’eau bouillante parfumée au thym et à l’ail. Après environ vingt-cinq minutes, la chair se tient. On épluche tant que c’est tiède, puis on écrase sans excès pour garder la finesse naturelle.

On ajoute un peu de lait chaud, puis beaucoup de beurre froid coupé fin. Le mélange prend vite, car l’amidon se développe. On travaille au fouet, ou au moulin, pour une texture lisse. Pour rester léger, on sale avec justesse, et les pommes de terre gardent leur parfum.

Ce plaisir ne reste pas réservé aux grandes tables. On trouve facilement la ratte chez le maraîcher, ou en rayon, dès septembre. La saison démarre alors, et la qualité suit. À la maison, on sert la purée avec un jus court, un poisson poché, ou un simple rôti.

Tout ce qu’il faut retenir pour une purée d’exception

Choisir la ratte du Touquet, respecter une cuisson douce, puis lier au beurre et au lait, voilà l’essentiel. Les chefs l’ont compris, le grand public en profite aussi. Avec des pommes de terre bien traitées, la purée gagne en tenue, en éclat, et en saveur. À partir de septembre, l’occasion idéale s’offre à tous. La technique reste accessible, et le plaisir se partage facilement.

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