Un chiffre claque et relance un vieux débat. Près de huit Français sur dix approuvent une priorité nationale pour l’attribution des logements HLM. Le sujet touche au quotidien, car il mêle justice sociale, critères d’éligibilité et pression sur l’offre. Les chiffres disponibles éclairent les fractures générationnelles et politiques, tout en rappelant que les données récentes se font attendre. Le débat avance, mais la réalité du terrain demande des repères solides.
Qui soutient en priorité les logements HLM ?
Le sondage CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD a été réalisé les 23 et 24 septembre. Selon cnews.fr, il mesure l’adhésion à une priorité nationale concernant les logements HLM. Au total, 77% des répondants y sont favorables. Le questionnaire était auto-administré en ligne, avec un échantillon de 1 010 adultes selon la méthode des quotas.
Côté genre, l’écart reste minime : 77% chez les femmes, 76% chez les hommes. Les différences surgissent avec l’âge, car l’adhésion atteint 87% chez les 18-24 ans. Chez les 65 ans et plus, elle se limite à 72%, signe d’une prudence plus forte. Le fossé générationnel structure donc une partie de l’opinion.
Les catégories socioprofessionnelles se distinguent nettement. Le soutien atteint 71% chez les CSP+, 84% chez les CSP-, 75% chez les inactifs. Les proximités politiques dessinent une ligne claire, avec 87% à droite et 98% à l’extrême droite. À gauche, les Écologistes sont 35%, le PS 47%, LFI 58%, ce qui traduit une adhésion plus nuancée.
Données disponibles sur les logements HLM et l’occupation
Les chiffres de l’Insee, issus de la grande enquête logement de 2013, restent la référence officielle. Cette année-là, 19,9% des logements sociaux étaient occupés par des familles immigrées. En ne retenant que la nationalité étrangère, la part tombe à environ 12%, selon l’Union sociale pour l’habitat.
En 2013, la France comptait 2,7 millions de ménages immigrés. Parmi eux, 31% vivaient en HLM, soit environ 837 000 logements. Les ménages non immigrés étaient 25,3 millions, avec 14% en HLM, soit près de 3,5 millions. Sur environ 4,3 millions de logements sociaux, près de 80% étaient occupés par des familles non immigrées.
Le sujet revient régulièrement dans les programmes, le Rassemblement national défendant une « préférence nationale ». Le débat porte autant sur l’équité que sur l’urgence sociale, car les files d’attente s’allongent. Dans cette controverse, la répartition réelle des logements HLM éclaire les choix publics, sans trancher à elle seule la décision.
Mise à jour attendue et éclairages complémentaires
Au 1er janvier 2024, le parc social atteignait 5,4 millions de HLM. En reconduisant le ratio de 2013, on obtient un ordre de grandeur. Autour d’un million de logements occupés par des familles immigrées. Cette projection reste indicative, car une nouvelle enquête logement est en cours et doit actualiser ces parts.
L’Observatoire de l’immigration et de la démographie apporte un autre regard. Son directeur, Nicolas Pouvreau-Monti, estime 35% d’immigrés en logement social, contre 11% de personnes sans ascendance migratoire. Chez les immigrés sénégalais et maliens, le taux d’occupation monterait autour de 57%, selon ses propos sur CNEWS.
Selon lui, la priorité vise d’abord les familles monoparentales avec de nombreux enfants. Ce profil apparaît souvent dans certaines immigrations sahéliennes. Dans ce contexte, parler des logements HLM exige des repères chiffrés clairs et des données récentes.
Ce que révèlent ces chiffres pour le débat public aujourd’hui
Le sondage confirme un soutien large, mais traversé par l’âge et les clivages politiques. Les données disponibles, encore anciennes, cadrent la discussion sans la clôturer. Alors que de nouveaux résultats sont attendus, l’arbitrage entre équité et besoin urgent reste central. Les logements HLM focalisent ces tensions, car ils symbolisent l’accès à une protection concrète.