Imaginez cueillir vos tomates et découvrir plus tard que votre potager a été aspergé d’insecticide durant la nuit. Cette situation, ressentie comme un manque de transparence, a eu lieu à Dijon et révèle la tension qui peut entourer une démoustication. Un habitant du quartier des Bourroches se demande comment il a pu ignorer ce traitement. Celui destiné à éradiquer le moustique tigre, vecteur de la dengue, alors que les autorités sanitaires affirment avoir averti le voisinage.
Un cas de dengue et une démoustication ciblée
Dans la nuit du 30 au 31 juillet, selon bienpublic.com, un cas importé de dengue a été signalé dans le quartier des Bourroches. L’Agence régionale de santé (ARS) a aussitôt lancé une démoustication dans un rayon de 150 mètres autour des lieux fréquentés par la personne malade, après avoir repéré moustiques tigres adultes et larves.
L’intervention, programmée de 23 h à 2 h, a été effectuée avec un insecticide à base de pyréthrinoïdes. L’Aqua K-Othrine, utilisé uniquement en cas de risque avéré. Ces opérations visent à éliminer les moustiques adultes pour couper toute chaîne de transmission, et non à réduire des nuisances ponctuelles.
Les habitants du périmètre ciblé ont reçu des consignes précises :
- rester à l’intérieur,
- fermer portes et fenêtres,
- rentrer linge, animaux et mobilier,
- couvrir piscines et bassins.
Après le passage des équipes, les habitants ont rincé le mobilier et lavé soigneusement les fruits et légumes du potager.
Des légumes aspergés, la démoustication controversée
Gérard Lory, 74 ans, habite à l’angle du boulevard des Bourroches et de la rue Maurice-Blondel. Le matin du 31 juillet, il cueille ses tomates sans savoir que son environnement a subi un traitement. Ce n’est qu’en fin de matinée qu’un voisin lui apprend la pulvérisation nocturne.
Surpris et inquiet, il confie qu’il aurait pu consommer ses récoltes sans le moindre soupçon. Craignant d’avaler des résidus d’insecticide, il regrette de n’avoir reçu aucune information directe, alors que d’autres rues ont bénéficié d’un porte-à-porte. Pour lui, cette omission fragilise la confiance envers les autorités.
L’ARS a précisé que son domicile se trouvait hors du périmètre de traitement et a limité les notifications aux zones concernées. Une explication qui ne suffit pas à dissiper son sentiment d’exclusion face à une mesure de santé publique.
Moustique tigre, dengue et prévention collective
Transmise par le moustique tigre, la dengue est souvent silencieuse, mais peut provoquer fièvre, douleurs, maux de tête, nausées et éruptions cutanées. Faute de traitement spécifique, la prévention reste le meilleur outil, et passe par la suppression des gîtes larvaires et la protection individuelle.
Le moustique Aedes albopictus se déplace peu, ce qui justifie les interventions ciblées. Les pulvérisations nocturnes permettent de limiter l’impact sur les habitants et les insectes pollinisateurs. Ces actions exceptionnelles complètent la lutte quotidienne, comme vider les récipients d’eau stagnante ou couvrir les récupérateurs d’eau.
Chacun peut contribuer à la prévention. Signaler la présence de moustiques tigres, appliquer les gestes de protection et suivre les recommandations après une démoustication. La clarté des consignes et leur bonne diffusion sont essentielles pour maintenir la confiance et l’efficacité des mesures.
Prévenir sans effrayer : l’information, un levier de confiance
L’expérience du quartier des Bourroches illustre l’importance d’un dialogue clair entre autorités et habitants. Même lorsqu’elles sont justifiées, les opérations de démoustication peuvent susciter incompréhension ou méfiance. Cela si la communication n’est pas à la hauteur. Une information accessible et complète permet aux riverains de se protéger. Cela tout en soutenant les efforts collectifs contre le moustique tigre.