«Si cela fait de moi un “soutien du terrorisme”, qu’il en soit ainsi» : la romancière Sally Rooney déclare vouloir reverser certains de ses droits d’auteur à Palestine Action

Une écrivaine engagée provoque un choc en mêlant notoriété littéraire et prise de position radicale

Publié le

Une déclaration inattendue, portée par une plume célèbre, soulève un débat brûlant. Loin de fuir la controverse, l’écrivaine choisit une voie tranchée, sans filtre ni compromis. Dans un climat tendu, elle désigne clairement son camp. Son message interpelle, son geste dérange, sa position divise. Et lorsque le mot Palestine Action s’invite dans la conversation, c’est toute la scène publique qui retient son souffle.

Pourquoi Palestine Action concentre un choix assumé

Dans The Irish Times, selon liberation.fr, la romancière de 34 ans explique vouloir utiliser ses revenus, y compris ceux des adaptations télévisées, pour soutenir une cause qu’elle défend depuis longtemps. Elle parle en son nom, car sa responsabilité d’autrice s’étend au-delà des livres, et l’engagement s’exprime aussi par le partage des ressources. Le message, volontaire, installe une cohérence publique.

La BBC lui verse des royalties liées aux séries issues de ses romans. Normal People, diffusée en 2020, a rencontré un succès planétaire, tandis que Conversations entre amis, en 2022, a prolongé l’élan. Rooney assume que la culture pèse dans le réel, car les images, les récits et l’argent circulent, donc donnent du poids à une cause soutenue par ses choix.

Elle formule une phrase frontale, citée et reprise largement, tout en rappelant vivre en Irlande. La volonté reste ferme, la formulation, directe. Elle insiste enfin sur sa liberté d’expression, car elle considère que l’espace public exige de la clarté. Dans ce cadre, Palestine Action devient un repère symbolique, et son nom, un marqueur d’engagement personnel.

Conséquences juridiques autour de Palestine Action au Royaume-Uni

Début juillet, le groupe a été interdit et ajouté à la liste des organisations classées terroristes au Royaume-Uni, après des actes de vandalisme sur une base de l’armée de l’air. Depuis, plus de 700 personnes ont été arrêtées, et environ soixante seront poursuivies, notamment pour des pancartes brandies lors de rassemblements. Le contexte politique durcit les mots.

Rooney écrit que, selon la loi britannique, son soutien pourrait l’étiqueter comme « soutien du terrorisme ». Elle ajoute qu’elle publierait volontiers sa tribune dans un journal britannique, mais que cela serait désormais illégal. Un expert juridique cité par The Guardian confirme un risque d’arrestation, car l’expression publique de financements déclarés peut entrer dans le champ du Terrorism Act.

Ces éléments déplacent la discussion vers la liberté d’expression. Le soutien affiché devient un test grandeur nature de la tolérance démocratique. Parce que le mot, l’argent et l’intention se rencontrent, la tension s’accroît, donc l’espace du débat se resserre. Dans ce climat, Palestine Action incarne un nœud politique, juridique et moral.

Parcours public et controverses littéraires de Sally Rooney

La trajectoire de Rooney s’inscrit dans des débats anciens. En 2021, elle refuse que Où es-tu, monde admirable ? soit traduit en hébreu par une maison jugée trop proche du pouvoir. La décision déclenche de vives réactions au sein de la communauté juive, car la littérature et ses circuits éditoriaux pèsent dans la bataille des idées.

Plusieurs organisations internationales condamnent l’interdiction : les Nations unies, Greenpeace et Amnesty International alertent sur les atteintes possibles à la liberté d’expression. La fondatrice du groupe a déposé un recours en justice, examiné en novembre, car la stratégie vise la « complicité britannique » avec Israël, notamment sur les ventes d’armes. Le contentieux s’ancre désormais dans le judiciaire.

Rooney, souvent présentée comme une voix millennial et se disant marxiste, accepte les conséquences de sa parole. Elle relie notoriété, revenus et responsabilité, donc aligne position publique et usage de ses droits. Dans ce récit, le geste financier vaut signal. Il traverse la culture, passe par l’écran, puis rejoint la rue, où Palestine Action polarise.

Ce que révèle cet engagement d’écrivain sur la parole politique

Le cas Rooney met à nu un choix éthique, car il lie création, argent et risque légal. La décision perturbe les routines, donc oblige chacun à situer sa propre ligne. Elle ravive aussi une question simple : à quoi sert la notoriété quand la liberté se contracte ? Ici, le geste parle, et Palestine Action sert de boussole polémique.

Faites passer le mot : partagez cet article avec vos proches.