Septembre arrive avec une promesse de rues pleines et d’agendas bousculés. Portée par la rentrée sociale, la contestation vise les économies du gouvernement Bayrou. Les signaux se multiplient, des appels citoyens aux fronts syndicaux, tandis que des secteurs clés préparent des actions visibles. Les prochaines semaines s’annoncent serrées, car chacun cherche à peser, sans encore dévoiler l’issue. L’incertitude nourrit la tension.
Tensions syndicales et calendrier de la rentrée sociale
Suppression de deux jours fériés, réforme de l’assurance chômage, baisse des dépenses : les points d’achoppement s’empilent, affirme sudouest.fr. Un front commun réunit la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC. Les organisations affirment que « les travailleurs ne se laisseront pas faire ». Elles redoutent un impact direct sur l’emploi et la protection. Cette rentrée sociale cristallise leur riposte.
L’intersyndicale du 1er septembre est posée comme moment clé. Olivier Guivarch, secrétaire national de la CFDT, parle d’une rencontre « importante ». Elle pourrait fixer des réponses communes. Les appareils doivent trancher entre actions ciblées et montée en puissance. La base presse pour des signaux forts.
FO a déjà ouvert la phase longue. Son secrétaire général, Frédéric Souillot, a notifié fin juillet un préavis de grève du 1er septembre au 30 novembre contre les mesures budgétaires. Le bras de fer s’installe, car ce calendrier étire la pression. Il laisse aussi la place à des coalitions inédites.
Taxis déterminés à bloquer, au cœur de la rentrée sociale
Le 5 septembre, les taxis prévoient une démonstration de force. Dominique Buisson, à la FNDT, veut « mettre le pays à l’arrêt » pour faire céder l’exécutif. Les Champs-Élysées sont annoncés comme point d’orgue, tandis que des aéroports, des gares et des frontières figurent aussi dans la cartographie des blocages.
Le carburant entre aussi dans le viseur, car les réseaux de distribution pourraient être perturbés. L’objectif est d’amplifier le rapport de force et de peser sur les arbitrages. Cette pression s’ajoute à une colère nourrie par des réformes perçues comme brutales pendant cette rentrée sociale.
Une convention officialisée début août revoit la prise en charge des transports de patients par l’Assurance maladie. Les nouvelles règles s’appliqueront en octobre. La FNDT évoque une perte potentielle de 30 % de chiffre d’affaires, quand l’Assurance maladie soutient que la majorité des taxis y gagnera.
Appels citoyens du 10 septembre et relais politiques
Le 10 septembre concentre des appels citoyens à « tout bloquer ». Le mot d’ordre circule depuis une chaîne Telegram, puis un site, « Les essentiels France ». Un canal d’organisation, « Indignons-nous », réunit plusieurs milliers d’internautes, car le mot-clé agrège colères sociales, hausses de salaires et de retraites, et demandes de RIC.
Les actions prévues restent classiques, de type grève, ou franchissent des lignes plus inédites. Ne plus utiliser sa carte bancaire à partir du 10, ou éviter les supermarchés, s’ajoute au répertoire. L’historien Stéphane Sirot y voit un mélange de routines et d’expérimentations. Des mots d’ordre de « confinement volontaire » et de grève générale circulent aussi.
SUD-Rail appelle à une grève « massive » le 10 septembre, tandis que la CGT-Cheminots et l’Unsa-Ferroviaire trancheront sous peu. Insoumis, écologistes, communistes et des socialistes saluent ces initiatives. À l’AP-HP, des syndicats lancent des assemblées vers une grève, contre le doublement du plafond des franchises et la suppression de deux fériés au cœur de la rentrée sociale.
Ce qui peut se jouer dans les prochaines semaines
La séquence s’ouvre sans scénario écrit. Les syndicats testent l’unité, les taxis visent des cibles visibles, et les appels citoyens cherchent une masse critique. Entre économies revendiquées par Bayrou et services sous tension, l’équilibre est étroit. La rentrée sociale dira si la rue impose un tempo, ou si le pouvoir installe ses coupes. Le 1er, le 5 et le 10 septembre fixeront des repères, tandis que l’automne restera ouvert.