Pour le prochain budget, le Rassemblement national appelle à porter à 3 jours la carence des arrêts de travail pour les fonctionnaires

Trois jours de carence pour les fonctionnaires un choix budgétaire qui divise et rebat les lignes

Publié le

Le débat sur la carence revient au premier plan. Le Rassemblement national veut trois jours pour les fonctionnaires. L’enjeu touche les finances publiques et la justice entre salariés. La proposition s’inscrit dans le prochain budget. Elle promet des économies et un signal contre les arrêts courts. Le sujet divise déjà, car il touche la paye, le droit et la santé.

Ce que propose le Rassemblement national pour la fonction publique

Invité de « Face à BFM », Jean-Philippe Tanguy relance le sujet. Il appelle à porter la carence des arrêts de travail à trois jours. La mesure viserait la fonction publique et s’inscrirait dans le budget 2026. Après le vote de confiance du 8 septembre, le calendrier politique pourrait s’accélérer.

Le député assume une ligne claire : « on ne rase pas gratis ». Il soutient qu’un effort mesuré éviterait certains abus et freinerait les dépenses. Le message vise d’abord les arrêts très courts, jugés plus sensibles. L’objectif affiché est d’approcher une équité perçue entre régimes, sans nier leur spécificité.

Le Rassemblement national présente cette réforme comme un marqueur budgétaire. Le parti met en avant la maîtrise des indemnités journalières et la cohérence des règles. Le périmètre, limité aux fonctionnaires, clarifie la cible. Les modalités précises dépendront du débat parlementaire, attendu dans les prochains mois, et des arbitrages budgétaires associés.

Pourquoi le Rassemblement national veut trois jours de carence

Le gouvernement avait envisagé d’aligner les règles du public sur le privé. François Bayrou a finalement renoncé en janvier, après des pressions socialistes. La majorité voulait apaiser les tensions pendant le budget en cours. Cette marche arrière laisse ouverte la question d’un équilibre entre coût, justice et prévention des abus.

Dans la fonction publique, le jour de carence relève de l’ordre public. La Cnam, le patronat et le gouvernement n’excluent pas d’en inspirer le privé. L’idée viserait des économies en freinant la hausse structurelle des indemnités journalières. Le débat porte sur l’efficacité attendue et sur l’acceptabilité sociale de la mesure.

Pour le Rassemblement national, trois jours scelleraient un équilibre simple et lisible. Le parti avance un principe d’exemplarité dans le service public. Le dispositif doit réduire les arrêts courts, sans alourdir la gestion. Le scénario comporte un coût individuel, mais promet des finances plus soutenables à moyen terme pour tous.

Ce qui différencie aujourd’hui public et privé

Aujourd’hui, les fonctionnaires subissent un seul jour de carence, non rémunéré. Dans le privé, l’Assurance maladie n’indemnise qu’après trois jours d’arrêt. La différence nourrit un débat ancien sur l’équité entre régimes. Les comparaisons restent délicates, car statuts et chaînes d’indemnisation ne suivent pas les mêmes logiques, souvent dans les faits.

Dans plusieurs secteurs, les salariés bénéficient d’accords de branche ou de prévoyance. Ces compléments indemnisent partiellement les trois jours de carence, parfois totalement. Certains ne perdent donc aucun revenu au début de l’arrêt, selon l’entreprise. Ce mécanisme ajoute de la complexité, tout en reflétant souvent des négociations anciennes et sectorielles.

L’exécutif a réduit l’indemnisation des fonctionnaires en début d’année. Trois mois payés à 90 %, puis neuf à moitié. Dans le privé, l’Assurance maladie couvre 50 % du salaire journalier. Plafond à 41,47 euros par jour en 2025. Ces écarts, souligne le Rassemblement national, nourrissent largement le débat sur l’équité.

Ce débat budgétaire ouvre une bataille aux effets durables

Le Parlement tranchera, mais l’issue pèsera sur les règles d’arrêt maladie. Le Rassemblement national veut installer un cadre lisible et un message de responsabilité. Les oppositions défendront pouvoir d’achat et protection des agents. Le choix final dessinera l’équilibre entre économies, justice sociale et prévention. Chaque camp assume désormais clairement sa ligne. Les effets se mesureront dans la durée, sur les dépenses et les comportements.

Faites passer le mot : partagez cet article avec vos proches.