« Plus d’un propriétaire sur cinq aujourd’hui vend à perte » : à Paris, mieux valait vendre son bien avant 2020

Vendre à Paris n’assure plus un gain et l’écart d’avant 2020 change toutes les stratégies

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L’humeur du marché parisien a basculé. Les prix ont reculé depuis 2020 et la donne n’est plus la même. Vendre ne rime plus toujours avec plus-value, alors que l’accès au crédit s’est tendu. Un propriétaire qui a acheté récemment voit ses marges s’éroder, car les conditions ont changé vite. Cette nouvelle réalité impose de s’informer, de chiffrer, puis d’arbitrer sans précipitation.

Pourquoi un propriétaire perd aujourd’hui à la revente

Entre 2020 et 2025, selon leparisien.fr, les prix à Paris ont reculé de 11 %. Les achats réalisés après 2020 se revendent souvent à perte, car les taux courants, autour de 3,2 % à 3,5 %, pèsent sur la demande. Plus d’un cinquième des vendeurs cèdent sous le prix d’achat, selon les données citées par des acteurs du secteur, ce qui change l’équation patrimoniale.

En revanche, ceux qui ont acheté en 2015 et vendu en 2020 ont profité d’une hausse d’environ 35 %. La période 2015–2020 a conjugué des taux sous 1 % et une frénésie de transactions liée au Covid, ce qui a soutenu les prix. L’écart de trajectoire entre ces deux vagues d’acheteurs explique les fortunes opposées observées aujourd’hui.

Face à cette bascule, un propriétaire qui projette de vendre doit regarder sa date d’achat, son capital restant dû et ses frais. La stratégie dépend du profil du bien, du quartier, et du calendrier. Il faut poser des chiffres, comparer plusieurs scénarios et intégrer les coûts de portage, puis décider avec méthode, pas à l’instinct.

L’effet ciseau qui piège le propriétaire depuis 2020

Le choc vient d’un “effet ciseau” clair. D’un côté, les prix ont reculé depuis leur pic. De l’autre, les taux ont grimpé d’environ 1 % à près de 3,5 %, ce qui réduit la capacité d’emprunt et le nombre d’acheteurs solvables. La liquidité baisse, donc les négociations s’allongent et pèsent sur les prix nets vendeurs.

Des professionnels rappellent que des taux à 1 % relevaient d’un contexte exceptionnel, jugé improbable à revoir. Cette précision compte, car se référer à ce plancher fausserait les attentes. Le marché se recompose, tandis que la psychologie des secundo-accédants pèse : ils comparent au passé récent, puis ressentent une perte, même lorsque l’opération reste rationnelle.

Le crédit n’est toutefois pas fermé. L’épargne des ménages reste élevée et les banques financent les dossiers solides. Il faut optimiser l’apport, structurer le plan de financement et sécuriser le calendrier de vente, car la portabilité ou le relais ont un coût. Un dossier préparé avec soin attire mieux l’attention des prêteurs.

Exemples chiffrés et options pour limiter la casse

Un couple achète en 2015 un T2 417 169 € avec 50 000 € d’apport couvrant frais. Revente en 2020 : 563 673 €. Capital restant dû : 328 530 €. Gain net estimé : 235 243 €. Ce cas illustre la période faste. À l’inverse, la fenêtre 2020–2025 expose à la baisse, car le contexte s’est retourné vite.

Même mise de départ en 2020, puis revente en 2025 : le capital investi recule à 47 500 € avec la correction des prix. En 2020, l’apport engrangé après la vente d’un T2 pouvait suffire pour viser un T3. En 2025, il faut viser un apport initial d’au moins 91 000 € pour couvrir frais de notaire et d’agence, ce qui freine l’upgrade.

Faut-il renoncer pour autant ? Pas forcément. Acheter plus grand à prix plus bas peut rester pertinent si le bien est bien situé et bien négocié. Il faut intégrer les charges, la qualité du bâti et le potentiel locatif. La clé tient au calcul précis, à la patience et à l’ajustement du prix de vente à la demande réelle.

Ce qu’il faut retenir avant d’envisager une revente à Paris

Le cycle 2015–2020 a porté les valorisations, tandis que 2020–2025 a corrigé le marché. Un propriétaire doit mesurer sa position, intégrer la baisse moyenne de 11 % et les taux proches de 3,5 %, puis arbitrer selon son projet de vie. Les banques financent encore les dossiers robustes. La discipline de prix, l’analyse de coûts et le bon timing restent décisifs.

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