L’indignation des Corses du Continent : « Vous trouvez normal que pour rentrer chez moi je paye le même prix que les touristes »?

Des billets plafonnés annoncés, des attentes vives, et une diaspora qui demande un passage vraiment équitable

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La colère gronde depuis longtemps. Des Corses installés sur le continent disent payer le prix fort pour rentrer chez eux. Une règle fiscale verrouille l’accès au tarif résident. La promesse d’un tarif diaspora tarde, alors que l’attache à l’île reste vive. Entre impôts locaux, familles restées sur place et billets instables, l’incompréhension s’installe.

Tarif résident et règle fiscale, une frontière qui sépare

Depuis 2021, l’accès au tarif résident exige une résidence fiscale en Corse. Selon corsematin.com, ce verrou change tout, car il exclut ceux qui travaillent loin, mais gardent un pied sur l’île. L’attache demeure, pourtant le guichet refuse. La règle paraît simple, son effet social l’est beaucoup moins.

Antoine, salarié à Paris, vit ce paradoxe. Il paie ses impôts locaux, entretient un logement à Ajaccio et rentre pour les moments familiaux. Il achète pourtant son billet au prix fort. Le droit d’appartenir se heurte au fait de résider, et la frustration grandit.

En dernière minute, la note explose. Le coût dépasse parfois 500 euros pour un aller. Cette addition pèse sur les retours imprévus, notamment les deuils. Le calcul devient brutal, alors les voyages se raréfient. Pour de nombreux Corses, l’entrée vers l’île ressemble à un péage.

Pourquoi les Corses du continent se sentent mis à l’écart

Le 25 mars, de nouveaux plafonds arrivent: 99 € TTC en « bord à bord » et 199 € TTC vers Paris Orly. La dotation de continuité territoriale compense, via l’Office des transports. L’objectif est clair: stabiliser les prix, offrir de la visibilité, apaiser la tension des ménages.

Problème, l’adresse fiscale en Corse devient la seule clé. Les natifs qui vivent sur le continent pour travailler, et gardent maison et famille sur l’île, se sentent exclus. La solidarité paraît à deux vitesses, alors que leurs impôts alimentent aussi l’enveloppe de compensation publique.

Sur les réseaux, la colère s’organise. L’avocat Jean-Baptiste Santini adresse une lettre ouverte à l’Exécutif, notamment à Gilles Simeoni. Il dénonce des « effets pervers » pour les résidents fiscaux hors de l’île. Selon ce texte, certains Corses paieront 500, 600, voire 700 euros pour rentrer.

Des pistes pour que les Corses d’ailleurs ne se sentent plus oubliés

Alerté, Jean-Guy Talamoni reconnaît « un problème ». Il rappelle qu’avant, des membres de la diaspora prenaient leurs billets en Corse et profitaient du tarif résident. La fermeture de cette porte casse des habitudes ancrées. Le choc est immédiat dans les foyers concernés.

Il faut résoudre ce « problème technique » sans fracturer l’égalité. La Collectivité de Corse a évoqué un futur tarif diaspora. Les critères devront rester clairs. La règle doit protéger l’équilibre budgétaire, tout en respectant la réalité des parcours et des attaches familiales durables.

Entre appartenance et mobilité, la ligne reste étroite. Les décisions tarifaires pèsent sur la vie sociale, puis modèlent les liens. Tant que la solution n’avance pas, chaque réservation ranime la blessure. Pour les Corses concernés, l’enjeu dépasse un tableau de prix.

Rétablir un passage juste entre l’île et le continent

La règle actuelle protège un cadre budgétaire, mais elle blesse des attaches. Un compromis peut exister, si la continuité territoriale reste une promesse vécue, non un obstacle. Tant que le tarif diaspora tarde, les Corses du continent regardent l’île depuis la file d’attente, tandis que le prix plein rappelle qu’appartenir sans résider coûte cher.

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