Sous l’ère Trump, la croissance européenne tient malgré une pression douanière persistante. Le deuxième trimestre surprend au-dessus des anticipations, tandis que le choc tarifaire bouscule les équilibres. Le moteur ibérique accélère, la France avance, quand l’Allemagne et l’Italie s’essoufflent. Les écarts se creusent, et les secteurs exposés redoutent déjà la prochaine marche, signe que la suite s’annonce décisive. Le cap se joue maintenant sur la dynamique interne.
Ibérie en tête, moteur de la croissance européenne
Dans la zone euro, la croissance dépasse les attentes alors que des droits de douane de 10% s’appliquent depuis avril. Selon bfmtv.com, Eurostat signale une progression au deuxième trimestre, quand Bloomberg et Factset misaient sur une stagnation. Le choc existe, pourtant l’activité tient, portée par des moteurs internes encore solides, ce qui soutient la croissance européenne.
L’Espagne signe la meilleure performance du trimestre avec +0,7% sur trois mois, soit environ 2,8% en rythme annualisé. L’investissement bondit de 2,1%, soutenu par la construction, tandis que la consommation des ménages progresse de 0,8% après déjà +0,6% entre janvier et mars. Le cycle gagne en amplitude.
Le Portugal suit de près à +0,6%. Les exportations de biens et services soutiennent la dynamique, alors que la consommation des ménages se redresse. L’élan reste large, ce qui ancre la péninsule dans un rôle stabilisateur et amortit les effets externes.
France : cap maintenu malgré les droits de douane
La France s’en sort honorablement avec +0,3% au deuxième trimestre, un score supérieur aux attentes. Le pays figure en tête du peloton derrière l’Ibérie. Pour Éric Lombard, ministre de l’Économie, les entreprises tiennent le choc, un signal de résilience qui contribue aussi à la croissance européenne.
Cette tenue repose sur une demande intérieure qui reste active, tandis que les coûts importés se diffusent. Les arbitrages d’investissement se poursuivent, moins vite que chez les voisins ibériques, mais sans cassure nette. La chaîne de valeur s’ajuste, ce qui limite l’impact immédiat sur l’emploi et la production.
La partie la plus sensible attend l’automne. Les droits de douane passeront à 15% le 7 août, avec un risque accru pour des filières comme les alcools et la pharmacie. Si le resserrement persiste, la fin d’année pourrait peser sur les marges, même si la demande locale amortit encore une partie du choc.
Allemagne et Italie freinent la croissance européenne
L’Allemagne recule de 0,1% sur le trimestre. La baisse de l’investissement, notamment dans la construction, l’emporte malgré un rebond de la consommation des ménages. Le pays rompt avec la hausse de +0,3% du début d’année. Capital Economics prévoit un impact tarifaire plus fort et un soutien budgétaire seulement en 2026.
L’Italie cède elle aussi 0,1%. L’ISTAT pointe un repli de la valeur ajoutée dans l’agriculture, la sylviculture, la pêche et l’industrie, tandis que les services restent stables. Les exportations nettes pèsent sur la production totale, ce qui rabote la dynamique régionale et la croissance européenne.
La dépendance commerciale accentue le choc. Vers les États-Unis, l’Italie a exporté 67,3 milliards d’euros en 2023, avec un excédent supérieur à 25 milliards. Les boissons, les automobiles et la pharmacie sont les plus exposés (respectivement 39%, 30,7% et 30,7%). La fin d’année s’annonce délicate pour le « made in Italia ».
Que retenir pour la suite du cycle économique européen
Le tableau reste contrasté, mais l’Ibérie porte l’élan, tandis que la croissance européenne dépendra des choix à venir. L’Irlande constitue un cas à part, son PIB variant au gré des stratégies des multinationales. La marche tarifaire teste encore l’industrie, les exportateurs et les chaînes d’approvisionnement. La réponse budgétaire et l’investissement privé feront la différence dans les prochains trimestres.