Les élèves du Val-de-Marne votent pour le nom de leur lycée : la maire conteste le résultat

Un vote d’élèves contesté relance la bataille des noms et questionne la place des symboles

Publié le

Un lycée flambant neuf suscite un débat inattendu : qui lui donnera son nom ? Les élèves ont tranché, la mairie conteste, et la décision s’enlise. Derrière cette querelle, une question de mémoire locale, de parité et de méthode. La communauté éducative veut être entendue, tandis que la ville avance sa propre option. Le résultat final ne fait que se rapprocher.

Pourquoi ce lycée n’a toujours pas de nom ?

Inauguré en septembre 2024 à Vincennes, l’établissement reste sans baptême. Situé 106 rue de la Jarry, il dépend de la Région Île-de-France. Selon ouest-france.fr, ce lycée a mobilisé élèves et professeurs. Ils veulent un nom fidèle à l’histoire locale. Il doit refléter la place des femmes dans le sport et la culture.

Début mai 2025, un vote interne a retenu le nom d’Alice Milliat, pionnière du sport féminin. Nageuse, hockeyeuse et rameuse, elle a lancé des Jeux féminins dans le bois de Vincennes. La liste comportait huit propositions, toutes locales, conformément aux consignes imposées par la Région.

La mairie a aussitôt exprimé ses réserves. Selon Charlotte Libert, ce nom figure déjà sur un équipement municipal, le skate-park, ce qui créerait une confusion. La ville veut éviter la redite, car deux lieux publics identiques brouillent la signalétique. Elles compliquent la communication auprès des habitants.

Un lycée, deux visions : participation et arbitrage

L’exécutif municipal a proposé une autre voie : honorer Suzanne et Michel Serres, couple vincennois, en reconnaissance de leur ancrage. Le conseil municipal a voté à l’unanimité pour cette option, puis l’a transmise à la Région. Le débat a quitté les salles de classe pour rejoindre la délibération institutionnelle.

Pour sonder la population, la ville a lancé une consultation ouverte jusqu’au 21 septembre 2025. Elle n’a pas de portée réglementaire, mais elle capte l’esprit public. Le nom définitif du lycée dépendra d’un équilibre entre ce vote et l’avis de la communauté éducative.

La Région Île-de-France, propriétaire de l’équipement, attend le résultat avant de trancher. Elle arbitrera après la clôture de la consultation du 21 septembre 2025. La décision fixera un cap durable. Une appellation engage la mémoire collective et oriente l’identité du lieu pour les générations futures.

Voix des élèves, des enseignants et des parents

Côté élèves, la parole se fait ferme. Une lycéenne de première résume l’état d’esprit. Le vote a mobilisé toutes les classes et l’adhésion est large. Beaucoup disent leur colère face au contre-pied municipal. Ils se sentent concernés et responsables de leur cadre de vie quotidienne.

Du côté des parents, l’APEV-UNAAPE rappelle l’usage. Le conseil d’administration choisit souvent le nom, sauf décision contraire de la Région. Les familles regrettent que des mois de travail pédagogique soient relativisés. Elles plaident pour une méthode claire, car un cadre lisible évite les crispations durables.

Les enseignants défendent la méthode et la portée symbolique du baptême. Au-delà de la signalétique, ils y voient un outil d’exemplarité. Il sert à parler d’égalité, de mémoire et d’engagement. Le nom au fronton du lycée incarne des valeurs et affirme ce que la ville choisit d’honorer.

Une décision attendue qui engagera la mémoire du lieu

Dans les prochaines semaines, l’équation se clarifiera : la consultation livrera son pouls, puis la Région statuera. Chacun veut une issue lisible, respectueuse des travaux menés et des usages locaux. Quel que soit le choix, le lycée gagnera un nom porteur. Il saura rassembler et donner sens au quotidien des élèves et des familles. Reste alors à reconnaître le travail patient des élèves et des équipes.

Faites passer le mot : partagez cet article avec vos proches.