La Cour des comptes propose de placer les policiers municipaux sous l’autorité des préfets lors des grands rassemblements

Une proposition qui questionne la place réelle des policiers municipaux lors des grands événements

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Lors des grands rassemblements, la question du commandement des forces de sécurité revient au premier plan. Face aux enjeux d’ordre public et aux défis logistiques, une proposition récente remet en lumière le rôle attribué aux policiers municipaux. L’idée soulève un débat délicat : faut-il modifier temporairement leur rattachement pour renforcer la cohérence de l’action sur le terrain ?

Pourquoi les policiers municipaux n’ont pas répondu aux attentes

La Cour salue la gestion globale des Jeux, jugée réussie sur l’ensemble des volets, affirme banquedesterritoires.fr. Les projets terroristes ont été déjoués en amont, tandis que les ingérences étrangères étaient contenues. Un sabotage de lignes à grande vitesse a perturbé plus de 800 000 voyageurs. Ce bilan positif reste fragile, car la densité urbaine accroît les risques.

Le dispositif a reposé sur des effectifs massifs, mobilisés chaque jour. Près de 35 000 policiers et gendarmes étaient engagés, avec Sentinelle et la sécurité privée. La facture atteint environ 1,7 milliard d’euros, car la sécurisation a exigé des moyens lourds. Les zonages parisiens et la cérémonie d’ouverture ont suscité des critiques, mais aucune crise majeure n’a émergé.

La contribution locale paraît inégale, ce qui interroge l’organisation fine. Ce constat explique l’attention portée aux policiers municipaux, souvent cantonnés aux flux routiers. L’État a centralisé la conduite des opérations sous l’autorité préfectorale, car l’urgence l’imposait. La réussite, visible, ne règle pas la question de l’articulation avec le terrain.

Encadrement temporaire des policiers municipaux par les préfets

La mobilisation locale a déçu, selon les exemples cités. Châteauroux a engagé ses 26 agents, tandis que Lille n’en a dédié que quatre à six sur 165. À Paris, 2 255 agents ont accru leur présence de 36 % à 47 %, mais seulement 2,5 % des effectifs de l’ouverture. À Nantes, la part est restée sous 10 %.

L’État avait assumé une stratégie régalienne, donc recentrée sur des forces nationales. Plusieurs collectivités ont montré des réticences, car les marges locales restent sensibles. Le droit de grève demeure, car l’article L.114-7 ne s’applique pas. Lyon et Marseille l’ont exercé, ce qui a nourri des doutes sur la fiabilité en pic.

La Cour parle d’une “troisième force” d’environ 27 000 agents, utile mais hétérogène. Les interlocuteurs sont nombreux, les conditions d’emploi varient, ce qui complique la manœuvre. D’où l’idée de placer temporairement ces agents à disposition des préfets, comme les Sdis. L’IGA, en 2023, avait déjà formulé une recommandation dans ce sens.

Technologies de surveillance et failles persistantes lors des grands événements

Les caméras algorithmiques livrent un bilan contrasté, selon les usages testés. Les intrusions, les sens inverses, les foules ou les traversées de voies ont été mieux détectés. Les résultats paraissent globalement satisfaisants, car les scénarios sont plus stables. Le paramétrage influe pourtant fortement sur la qualité des alertes en salle.

La détection d’objets abandonnés s’est révélée plus aléatoire sur le terrain. L’outil déclare trop d’alertes, car il confond bancs, poubelles, seaux et mobilier divers. À la SNCF, 270 alertes n’ont produit que 21 informations pertinentes. À Cannes, la détection d’armes à feu a généré des faux positifs nombreux.

D’autres failles concernent l’anti-drone et la détection des explosifs, sensibles en foule dense. Des “pays amis” ont soutenu l’effort, avec le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne. Cette dernière a fourni une trentaine de brouilleurs portables, utiles mais limités. La Cour recommande une doctrine commune, pour aider aussi les policiers municipaux.

Ce que changerait un commandement unique lors des crises

La proposition vise une chaîne claire, donc plus rapide lors des pics de risque. Le cadre légal devrait évoluer, car l’autorité fonctionnelle des préfets resterait ponctuelle. Les maires garderaient leur rôle, tandis que la coordination gagnerait en lisibilité. Les policiers municipaux renforceraient l’ensemble, à condition d’un cadre stable et partagé.

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