Justice : avant le naufrage du gouvernement, Gérald Darmanin confie à Vanessa Perrée les clés du futur parquet anti-criminalité structurée

Un pilotage resserré pour un parquet spécialisé capable d’attaquer réseaux, finances et outils sans perdre de temps

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Une décision politique forte vient bouleverser l’équilibre du moment. Gérald Darmanin remet à Vanessa Perrée la mission de poser les bases du futur parquet anti-criminalité structurée. L’enjeu dépasse la simple organisation : il s’agit d’installer un outil de justice inédit, appelé à peser dans le traitement des affaires les plus sensibles, au moment même où l’avenir gouvernemental vacille.

Un cap clair pour le parquet anti-criminalité

Selon lefigaro.fr, la lettre de mission charge Vanessa Perrée de conduire la phase d’installation du parquet national spécialisé en criminalité organisée, le PNACO. Objectif immédiat : doter cette entité d’un cadre opérationnel pour agir sans délai, coordonner les priorités et sécuriser les premières procédures, tout en préparant une montée en puissance maîtrisée et utile aux enquêtes.

Le calendrier s’annonce serré, avec une prise de tête envisagée au 1ᵉʳ janvier prochain. L’entourage du ministre souligne un résultat en six mois, comparé aux prisons de haute sécurité créées sur un tempo similaire. Le contexte politique n’interrompt pas l’ambition : l’impulsion reste guidée par l’efficacité et la continuité du service de justice.

Fait marquant : une première femme est pressentie pour diriger ce parquet spécialisé. Vanessa Perrée incarne ce choix. La lettre de mission insiste sur la conduite du changement, l’animation des équipes et l’alignement des outils, afin que le parquet anti-criminalité structurée s’ancre vite dans le paysage judiciaire et réponde aux réseaux les plus structurés.

Une magistrate aguerrie aux enquêtes financières

Directrice de l’AGRASC, Vanessa Perrée connaît l’axe décisif de la lutte contre la criminalité organisée : frapper l’argent. Son expertise couvre la saisie et le recouvrement des avoirs, le blanchiment, le suivi des cryptomonnaies et les circuits financiers. Cette approche financière nourrit les enquêtes et resserre l’étau sur les organisations.

Au début des années 2020, elle dirige la 3ᵉ division JIRS/JUNALCO, qui regroupe grande criminalité organisée, financière et cybercriminalité. Ce poste renforce sa vision des filières, des flux et des modes opératoires. Elle a aussi servi comme procureure de la République adjointe au parquet de Paris, au cœur des dossiers sensibles et complexes.

En juin 2022, elle devient conseillère et cheffe du pôle justice auprès de la Première ministre Élisabeth Borne. Ce passage à Matignon affine sa lecture des arbitrages et des moyens. Cette double culture, terrain et pilotage, soutiendra le parquet anti-criminalité structurée : les décisions gagneront en cohérence et les priorités en clarté.

Ressources, transferts et calendrier pour le parquet anti-criminalité

La lettre de mission lui confie des arbitrages avec la Direction des services judiciaires et la DACG. Priorités : calibrer les effectifs, organiser leur répartition et définir les modalités de transfert des dossiers JUNALCO appelés à relever du PNACO. Les décisions devront sécuriser les enquêtes en cours et éviter toute rupture d’action.

Côté ressources, une réserve de 95 postes est fléchée vers la criminalité organisée. Quarante-cinq ont déjà été répartis entre JIRS et infra-JIRS. Le PNACO démarrera avec un premier volant de 15 magistrats et six greffiers. Cette base vise l’efficacité immédiate, tout en préparant de futurs renforts, selon les besoins et les résultats obtenus.

Nerf de la guerre, les outils numériques suivent : adaptation de SIROCCO et CASSIOPEE à la nouvelle entité. Interopérabilité, traçabilité et vitesse de traitement restent centrales. La montée en charge s’échelonnera sur trois ans, avec des paliers mesurables.

Cap final et promesse d’efficacité mesurable

Ce chantier réunit cap politique, expertise financière et outils adaptés. La mission confiée à Vanessa Perrée combine calendrier court, renforts ciblés et décisions claires. À terme, le parquet anti-criminalité structurée doit frapper là où les réseaux sont les plus vulnérables : les flux d’argent, l’organisation et la logistique. L’ambition repose sur des résultats concrets, visibles et durables.

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