« Je vais peut-être faire le plus grand flop du cinéma français » : Kad Merad se confie après l’échec du film « Papamobile »

Un pari assumé, une sortie chahutée, un film atypique cherche sa place sans renoncer

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Une sortie discrète, des avis tranchés et un pari assumé. Kad Merad parle sans détour, revendique le risque et défend un projet atypique. Il admet des limites, mais refuse le renoncement. Il rappelle qu’un film vit au-delà d’un démarrage raté, surtout quand il surprend. Ainsi, il préfère l’honnêteté à la posture et assume la casse, car l’audace impose des choix.

Sortie technique et premières réactions de Kad Merad

Le 13 août, « Papamobile » a connu une « sortie technique » dans sept salles. Selon leparisien.fr, Avignon, Bagnoles-de-l’Orne, Saverne, Douvaine, Évian-les-Bains, Romans-sur-Isère, plus une salle en région parisienne. Aucun vrai plan marketing. Les entrées n’ont pas été communiquées. Le film a semblé couler. Pourtant, la curiosité a grandi au fil des jours.

Le producteur Jean Bréhat a jugé la comédie « ratée » et « pas drôle », dans Le Canard enchaîné. Le réalisateur Sylvain Estibal a dénoncé un sabotage. Il rappelle son César 2012 pour « Le cochon de Gaza ». La bande-annonce de 30 secondes a été pointée. Un plan mal gardé y aurait glissé, selon lui.

Face aux critiques, l’acteur a gardé le cap. Kad Merad souligne la règle du métier : on prend des risques, puis on apprend. La presse a relayé l’échec. Des salles ont alors ajouté le film. Les projections se sont remplies, parfois. Certains ont parlé de « futur film culte ». Rien n’était gagné, mais la conversation existait.

Budget, tournage, montage : un pari logistique risqué

Le film a coûté 1,2 million d’euros. Vingt-quatre jours de tournage. Mexique et Vatican au programme. Le manque de moyens a pesé. Le comédien le dit sans détour. L’équipe a fait des choix secs, parfois douloureux. L’énergie, elle, ne manquait pas. Le style reste atypique, voire volontairement fauché.

Le premier montage durait 1 h 15. Un contrat liait la production à Amazon. Durée minimale exigée : 1 h 30. Il a donc fallu rallonger. Le rythme s’en est ressenti, surtout pour une comédie. Le réalisateur l’admet à demi-mot. Les acteurs ont accepté la « participation » pour sauver le projet. Le CNC n’a apporté qu’une petite aide.

La distribution a suivi au minimum. The Joker Films a honoré son engagement, dit son président Manuel Chiche. Mais sans impulsion forte. Kad Merad parle d’un objet singulier, fait avec conviction. La bande-annonce, jugée bâclée, n’a pas aidé. Pourtant, la rumeur a circulé. Le film a gagné une seconde chance, quartier par quartier.

Entre polémique, rebond et avenir de Kad Merad

La polémique a opposé producteur et réalisateur. Les mots ont dépassé l’atelier. Malgré cela, le long-métrage se projette ailleurs. Il devrait sortir vraiment en Allemagne et en Belgique. La fenêtre salles reste étroite en France. Mais d’autres circuits s’ouvrent. La vie d’un film ne tient pas qu’au premier week-end.

Côté plateformes, le titre a été pré-acheté par Amazon pour 2026. OCS doit suivre, plus tard. Cette « deuxième vie » peut changer la donne. Le public ira voir par curiosité. Puis, il jugera sans intermédiaire. C’est un pari raisonnable. Et il colle à l’esprit du projet.

Au Festival de la fiction de La Rochelle, l’acteur défend aussi « Belphégor ». Série annoncée pour décembre sur HBO Max, puis sur M6 en 2026. Il plaisante sur un costume de pape. Il parle surtout de liberté. Kad Merad assume « le grand écart ». Succès immense hier, bide possible aujourd’hui. C’est la vie d’un acteur.

Ce que révèle cet épisode sur la création et sa réception

L’affaire dit beaucoup sur les films fragiles. Ils naissent avec peu, puis avancent à pas courts. Le débat les abîme parfois, mais il les rend visibles. Kad Merad rappelle qu’un échec n’éteint pas une œuvre. Il préfère la sincérité au cynisme. Et il parie sur le temps long, là où se forment les fidélités.

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