“J’aimerais tellement qu’il soit là pour qu’on se dispute à nouveau”, Laurent Ruquier évoque pour la première fois Thierry Ardisson dans «C à vous»

Un face-à-face pudique, une parole tenue, un hommage qui refuse les raccourcis faciles et rassure durablement.

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Sur le plateau de «C à vous», Laurent Ruquier accepte d’ouvrir une parenthèse sensible. Il évoque un lien heurté, fait d’élans et de silences, et laisse la scène respirer. Le téléspectateur entend l’homme, autant que le professionnel, et suit un hommage tenu, sans surcharge ni manières.

Avec Laurent Ruquier, l’émotion s’ancre dans le présent

Sa comédie « L’Expérience théâtrale », jouée au théâtre de la Michodière, explore le métier d’acteur. Elle interroge les sacrifices consentis et le quotidien d’une salle. Ce jeudi 4 septembre 2025, l’invité de «C à vous» est en plateau. Il partage l’échange avec François Berléand et Max Boublil. La conversation avance et garde l’essentiel.

Il raconte ces grains de sable qui parasitent une représentation. Les téléphones qui sonnent, les tousseurs, une diction qui accroche, puis la captation télé. La scène exige de l’écoute, de la précision et un respect du public. Chaque geste compte et donne au jeu sa justesse.

Chez Laurent Ruquier, le dialogue passe sans jargon. Le théâtre rejoint le direct, la salle rejoint le salon, et la culture se partage simplement. L’expérience nourrit la parole, le rythme tient, et rien ne pèse. On comprend mieux l’artisanat, le trac apprivoisé, et la joie du métier quand le rideau s’ouvre.

Un passé commun, fait d’étincelles, de silences et de retours

Avant la pièce, il y eut «Tout le monde en parle». À ses débuts, il fut le premier «sniper» de Thierry Ardisson, avec un «Gossip Quiz» malicieux. Un extrait rappelle une pique sur la taille du présentateur, disparu en juillet. Les souvenirs reviennent nets, sans forcer, ni blanchir, ni noircir.

Il dit ces cycles très humains. Fâcherie, réconciliation, puis à nouveau fâcherie. Les réseaux sociaux figent la nuance et amplifient l’angle qui claque. Au moment du décès, il a préféré le silence, afin d’éviter les lectures à charge. Le choix semble simple, pourtant il réclame du sang-froid.

L’essentiel tient à une loyauté concrète. Le parcours s’étire sur trois décennies, avec d’autres maîtres, dont Jacques Martin. Pourtant, c’est Ardisson qui l’a appelé, tôt, quand on doutait de la télé. Laurent Ruquier remercie sans pathos et assume l’ambivalence, pour mieux laisser la gratitude relier les époques.

Hommage discret et promesse publique de Laurent Ruquier

Il précise son absence aux obsèques, retenu par un tournage de «Mask Singer». Le sujet a été évoqué avec Audrey Crespo-Mara. Pour marquer l’instant, il dédie la première de «Chez Ruquier», sa case culture du samedi sur T18. Nouvelle chaîne TNT, hommage adressé à celui qui l’a poussé et bousculé.

Cette dédicace s’inscrit dans un présent vivant. La case ouvre la porte aux scènes, aux auteurs et aux publics. Le rendez-vous se veut simple, clair, accessible et fidèle à une promesse. Laurent Ruquier relie télévision, théâtre et création, afin de garder le lien actif et sincère.

Le fil du témoignage refuse l’angle trop commode. Laurent Ruquier garde la nuance, préfère l’aveu à la posture, et dit ce qu’il doit, sans effets. Il finit presque malgré lui. Il voudrait qu’il soit encore là, ne serait-ce que pour se chamailler encore, comme avant.

Un adieu pudique qui éclaire la fidélité d’une trajectoire partagée

La tristesse n’efface pas la vérité des caractères. Elle donne du sens à ce qui restait implicite. Dans cet alliage d’ardeur et d’estime, Laurent Ruquier choisit la gratitude active. Il poursuit, crée, dédie, et tient son cap sans pose. Le passé ne se fige pas. Il éclaire un présent en mouvement, soutenu par une mémoire vive, lucide et vraiment juste.

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