Au lever du jour, deux vacanciers ont voulu s’approprier le sable avant tout le monde. Ils ont contourné des règles claires et se sont attiré une sanction bien salée. Réserver le front de mer avec des parasols n’est pas un simple “truc d’habitués”, car c’est une infraction. L’affaire illustre une tension récurrente entre incivilités touristiques, partage de l’espace public et autorités locales.
Pourquoi les parasols à l’aube déclenchent la colère locale
Le lundi 1er septembre, la police locale a surpris deux touristes en flagrant délit. Ils avaient accédé à la plage de San Antonio, à Cullera, bien avant huit heures. Leur objectif était clair: planter des parasols pour bloquer une première ligne convoitée, avant l’arrivée des autres baigneurs.
La municipalité interdit la réservation sauvage du front de mer avec chaises et cordes, de nuit comme à l’aube. La sanction peut grimper jusqu’à 3 000 euros. Les contrôles sont renforcés le week-end, car l’affluence explose. La règle vise l’équité d’accès et la prévention des conflits.
Des riverains ont applaudi la verbalisation. « J’en avais marre des parcelles vides délimitées par des cordes », dit Javier Ferrer, d’Algemesí. « Certains se croient propriétaires du littoral », renchérit José Vicente Artes, de Cullera. Ils dénoncent des usages qui repoussent les familles en troisième ligne.
Des règles, des usages et des zones grises
D’autres s’inquiètent d’une application trop stricte. Rosa Martinez redoute des amendes pour des familles qui laissent une chaise, le temps d’aller déjeuner. Elle appelle à distinguer l’occupation abusive du simple aller-retour. Les autorités doivent expliquer la règle, car la pédagogie réduit les malentendus et désamorce bien des conflits.
Les habitués se défendent. « Nous ne faisons du mal à personne », soutient l’un d’eux. Il dit se lever tôt depuis trente ans pour obtenir la meilleure place. Il invoque des droits bafoués, car les transats payants existent déjà et obligent touristes et résidents à s’adapter.
Le contexte nourrit la crispation. La « guerre des transats et des parasols » s’étend avec le surtourisme. L’Espagne a accueilli 94 millions de visiteurs en 2024, soit 10 % de plus qu’en 2023, rappelle Geo. Cette pression accentue les usages privatisants et renforce la demande d’un partage clair.
Rappels pour profiter du littoral sans parasols réservés
Le rappel est utile, car la règle cible les réservations indélicates. Sont visés les cordons, les chaises et les zones laissées vides pour garder la première ligne. Les agents interviennent dès l’aube et surtout le week-end. L’horaire d’accès encadré clarifie les usages et empêche la privatisation rampante du sable.
Pour éviter les tensions, des gestes simples aident: signalétique claire, rappel visible des horaires, messages multilingues. Les baigneurs peuvent respecter la rotation et éviter de bloquer l’accès. Les parasols et accessoires ne doivent pas marquer un territoire absent. La plage reste un espace commun, partagé, où la courtoisie guide chacun.
La verbalisation n’est pas une fin en soi, car la prévention prime. Une règle connue protège les familles et fluidifie l’installation. Elle limite les abus sans gâcher le plaisir balnéaire. Ainsi, chacun profite du rivage, tandis que la saison attire toujours plus de monde et exige des gestes responsables.
Préserver l’accès à la mer passe par des gestes responsables
Ce fait divers éclaire un dilemme familier sur des côtes très fréquentées. La loi protège l’accès de tous, car le sable n’appartient à personne. Le respect des horaires et des voisins suffit souvent à éviter l’amende. Les parasols ne devraient jamais verrouiller la vue ni la place. L’été gagne alors en sérénité pour chacun. C’est ainsi que la plage redevient un espace réellement partagé.