Île régionale de loisirs Jablines-Annet : tensions autour de l’interdiction de la baignade en tenue

Un lieu familial animé où la règle s’impose sans bruit, et pourtant la tension s’invite parfois

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Chaleur, musique, foule, et une règle qui tranche. À Jablines-Annet, maillot et short de bain restent les seuls autorisés. Affichages, annonces et sifflets rythment l’après-midi, ce qui nourrit parfois les crispations. Les visiteurs cherchent l’eau claire et les activités, tandis que les contrôles visent sécurité et hygiène. Sur la plage, détente espérée et rappels fermes cohabitent, et le contraste s’entend comme il se voit.

Règlement et contrôles à Jablines-Annet

Vendredi 15 août, près de Meaux, selon leparisien.fr, l’accès en voiture impose environ vingt minutes avant les caisses. La journée fériée draine familles, amis, Franciliens et touristes. À 15 heures, on comptait 5 500 entrées, et le flux continuait. Sur le sable doré, l’ambiance reste dense, la plage bondée, et les bouées tracent les zones surveillées.

Un haut-parleur diffuse « APT. » de Bruno Mars et Rosé depuis une famille installée. Les basses emplissent l’air, puis une annonce enregistrée couvre le brouhaha. Le message rappelle l’interdiction de se baigner habillé. Il revient trois ou quatre fois dans l’après-midi, clair et répété, jusqu’aux enfants qui s’éclaboussent.

Sur Jablines-Annet, seuls le maillot et le short de bain passent. Cette règle, affichée à l’entrée, surprend encore. Elle déclenche parfois questions, sourires gênés ou soupirs. Les maîtres nageurs veillent, sifflet en main, micro prêt, et leurs interventions balisent le bord d’eau.

Sécurité et hygiène au cœur de Jablines-Annet

Le règlement émane d’un arrêté préfectoral vieux de plus de quinze ans. Deux raisons s’imposent : la sécurité, car un vêtement trempé pèse et gêne un sauvetage, et l’hygiène, l’eau provenant de la nappe phréatique. L’avertissement figure en texte et en pictogrammes à l’entrée.

Malgré tout, on voit des T-shirts, des leggings, parfois un burkini, entièrement mouillé. Les images affichées précisent pourtant l’interdiction. Trois postes de surveillance entourent le plan d’eau. Les maîtres nageurs alternent sifflets, interpellations directes et annonces au micro, pour recadrer sans rompre l’après-midi.

À Jablines-Annet, l’équipe dit gérer près d’une centaine d’interventions par jour. Maillots de foot, débardeurs ou burkinis reviennent souvent. On tolère les jambes à l’eau jusqu’aux genoux, afin d’éviter la sanction sèche. L’objectif reste limpide : zéro noyé à la fin de la saison, sans perdre de vue la convivialité.

Tensions, interventions et scènes vécues sur la plage

Sarah, 33 ans, en maillot bleu, vient souvent et note un ton parfois moqueur. Elle dit avoir entendu, dimanche, l’appel au micro ciblant une femme en burkini. Autre scène : une maître nageuse en rouge, face à une baigneuse en burkini violet, invite à sortir. Frustration, souffle la principale intéressée.

Marco, 54 ans, chef des maîtres nageurs, décrit la méthode : une fois, deux fois, trois fois, puis le micro. Les gens paient l’entrée et pensent agir à leur guise, résume-t-il. Il rappelle la contrainte : surveiller et policer, en même temps, fatigue les nerfs et dilue l’attention.

Quand la tension monte, les gendarmes de Meaux passent. Mercredi 13 août, ils ont dissipé un attroupement jugé hostile. Le directeur, Cyrille Marchadour, questionne : quelle différence entre robe et burkini ? Plus la plage se remplit, plus montent les écarts. Sur Jablines-Annet, un homme finit par ôter sa chemise bleue, garde son short jaune et son chapeau noir.

Ce que révèle ce débat sur règles, sécurité et respect

Le lac réunit loisirs, cultures et attentes, tandis qu’un cadre ancien sécurise la baignade et l’eau. La cohabitation reste possible si chacun entend la règle et la raison qui la soutient. À Jablines-Annet, la journée garde sa couleur estivale, et la vigilance n’exclut ni bienveillance ni plaisir partagé, surtout quand l’affluence grimpe.

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