Une visite ministérielle reportée pour une table de massage
Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a décidé de reporter sa visite à la maison d’arrêt de Nîmes, initialement prévue le mercredi 13 août. Ce report d’une semaine, révélé par Midi Libre et confirmé par BFMTV, fait suite à la découverte surprenante d’une table de massage installée dans une salle en zone de détention. Une situation jugée inappropriée par le ministre, qui a immédiatement demandé que cette table soit retirée et mise à disposition des surveillants pénitentiaires, et non des détenus.
Cette décision, à première vue anecdotique, s’inscrit en réalité dans une volonté plus large du ministre : réaffirmer le sens de la peine et le respect des victimes dans l’univers carcéral.
Un message clair : pas de provocation envers la société
Sur le réseau social X, Gérald Darmanin a pris la parole pour expliquer sa position. Il a rappelé que la privation de liberté, décidée par un juge indépendant, doit être exécutée avec dignité, mais sans provoquer l’opinion publique ni les victimes.
« Le sens de la peine, c’est donner une chance à la réinsertion, bien sûr, mais aussi rappeler que la sanction doit être respectueuse de la société et des victimes », a-t-il déclaré, promettant d’appliquer ce « bon sens » dans toutes les prisons françaises.
Ce n’est pas la première fois que le ministre intervient sur les conditions de détention. Début août, il avait déjà annulé un séjour de « surf thérapeutique » destiné à un détenu atteint de troubles psychiatriques. Plus tôt cette année, il avait demandé la suppression d’activités considérées comme trop ludiques en prison, sauf si elles sont liées au sport, à l’éducation ou à l’apprentissage de la langue française.
Pour autant, le Conseil d’État a rappelé en mai que seules les activités « provocantes », portant atteinte au respect des victimes, peuvent être interdites. Les activités récréatives, en soi, ne sont donc pas illégales dans le cadre pénitentiaire.
Ce nouvel épisode relance donc le débat sur l’équilibre délicat entre réinsertion, sécurité, et respect des sensibilités collectives.