Fort Boyard : pour la dernière d’Olivier Minne, le père Fouras a décliné l’hommage de la production

Un adieu chargé d’émotion porté par des gestes simples qui brisent le rituel

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La nuit des adieux s’annonçait forte, pourtant l’émotion a débordé les attentes. Pour sa dernière sur Fort Boyard, Olivier Minne a choisi la sobriété, tandis qu’un geste rarissime a bouleversé le rituel. Retenons l’essentiel : une page se tourne, avec pudeur, sur un jeu culte et un duo lié par le temps.

Un adieu orchestré par Fort Boyard, sans mode d’emploi

Selon linternaute.com, Olivier Minne présente le jeu depuis 2003 et officie sur le service public depuis 36 ans. Son ultime émission, programmée en prime time ce samedi sur France 2, scelle une ère. À la rentrée, il rejoindra M6 pour animer la nouvelle version du Maillon Faible, preuve d’une trajectoire qui se réinvente.

L’ultime numéro a été enregistré fin mai. Dans un entretien à Figaro TV, il confie ne pas encore mesurer la portée de ce départ, près de trois mois après l’enregistrement. Il espère que la diffusion agira comme une « fermeture du livre ». L’adieu se construit donc en deux temps : le tournage, puis le miroir du public.

Il n’avait rien écrit. Aucun texte appris par cœur, aucun discours figé : tout est venu sur le moment. Pourtant, l’animateur de Fort Boyard ne s’attendait pas à ce qui allait surgir dans les dernières minutes. L’hommage fut si puissant que ses propres mots se sont dilués dans l’instant, happés par l’émotion.

Le refus puis le geste du Père Fouras à Fort Boyard

La production avait proposé un happening. Yann Le Gac, 73 ans, interprète du Père Fouras depuis 1991 et compagnon de vingt-deux ans d’antenne, a d’abord décliné : trop chargé affectivement, disait-il, au regard d’une amitié construite dans la durée. Ce refus posait un cadre : rester dans le déroulé habituel, protéger le rite.

Puis tout a basculé à la toute fin. Le Père Fouras a rejoint le proscenium, cette zone surélevée devant la Salle du Trésor, où se déroulent la recherche du mot-code et la pesée. Il y vient presque jamais. En franchissant cette frontière scénique, il a cassé un code, donc amplifié la portée émotionnelle du moment.

Geste improvisé, mémoire vive. Olivier Minne l’explique : « Je ne pensais pas que le fort ferait une chose pareille. » Le partenaire de jeu est venu saluer, simplement. L’image reste : personnage masqué, animateur ému, protocole bousculé. Ainsi, Fort Boyard a livré un au revoir sans effets appuyés.

Vingt-deux ans de complicité, conseils et gestes partagés

La relation remonte à 1999, sur Mission Pirattak. Depuis, elle s’est muée en lien singulier, fait de confiance et de conseils. Yann Le Gac ne lui a jamais imposé une vision. Il l’a aidé à se rapprocher de lui-même, y compris dans la gestuelle.

Ce jour-là, il s’est senti plus démonstratif qu’il ne l’aurait voulu. La sincérité guide pourtant l’instant : pas de tirade écrite, mais une parole directe. Dans ce duo, Fort Boyard a été un terrain d’alliances, d’exigence et d’amitié-amour. Le respect mutuel nourrit la scène, donc l’attachement du public.

Le départ tient aussi à des désaccords. « On ne quitte pas une chaîne après 36 ans pour des futilités », souffle-t-il, sans s’étendre. Il préfère sortir par le haut. Plus tard, peut-être, il reviendra par l’écrit sur ce choix. En attendant, M6 l’attend et Le Maillon Faible ouvre une nouvelle étape.

Derniers mots d’un duo que le rituel a su magnifier

Ce final n’a pas offert de grand discours, mais un symbole : un personnage sort de sa zone, un compagnon salue, un animateur retient ses mots. L’essentiel se lit dans le geste, pas dans l’éloquence. Avec Fort Boyard, l’adieu s’inscrit dans la tradition : respecter le cadre, puis le dépasser.

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