Une page se tourne à la rue Cambon. Pierre Moscovici a confirmé son départ en janvier, après cinq années à la tête de la Cour des comptes. Sa lettre interne salue un collectif “dévoué à l’intérêt général”. La France a déjà proposé sa candidature pour la Cour des comptes européenne. La nomination, soumise au Parlement européen et au Conseil, viserait une entrée en fonctions au 1er janvier 2026.
Pourquoi Pierre Moscovici s’en va ?
Il approchait de la limite d’âge de 67 ans qui s’impose aux magistrats et aux fonctionnaires. Selon bfmtv.com, Pierre Moscovici a eu 68 ans le mardi 16 septembre, ce qui posait la question de la continuité. Un décret présidentiel daté du 15 juillet a toutefois reculé d’un an cette limite, à compter du 17 septembre 2025, afin de sécuriser la transition institutionnelle.
En pratique, il aurait pu rester jusqu’en septembre 2026. La règle à la Cour des comptes n’est pas celle d’un mandat borné. Le premier président exerce jusqu’à la limite d’âge, sauf maintien temporaire, rare et encadré. Le choix du départ en janvier s’inscrit donc dans une logique d’anticipation.
Cette séquence s’articule autour d’un calendrier clair. La proposition française est déposée “en qualité de nouveau membre” de la Cour des comptes de l’Union. Le Parlement européen et le Conseil doivent se prononcer à l’automne. L’objectif affiché est une prise de fonctions au 1er janvier 2026.
Âge, décret et calendrier pour Pierre Moscovici
Les paramètres se lisent ensemble : âge, décret, calendrier européen. Le recul d’un an, effectif à partir du 17 septembre 2025, créait une fenêtre. Pierre Moscovici choisit pourtant janvier. Le signal est simple : prioriser la cohérence des juridictions financières. Il offre ainsi du temps à la Cour pour préparer une passation nette.
La Cour des comptes reste un pivot du contrôle des dépenses publiques. Elle certifie, alerte et sanctionne les manquements. Son chef est nommé par décret du Président de la République, parmi ses pairs. La décision est irrévocable, ce qui garantit son indépendance.
Le parcours du premier président éclaire ce verdict. Ancien commissaire européen aux Affaires économiques et financières, il connaît les rouages de l’Union. Nommé en 2019 par Emmanuel Macron, il a conduit des chantiers sensibles. L’arrivée espérée à Luxembourg prolongerait cet engagement européen. La continuité des missions serait ainsi assurée, côté France comme côté UE.
La fonction, ses règles et ses gardiens
L’histoire récente de la rue Cambon rappelle l’exigence de durée. Didier Migaud est resté dix ans. Il avait succédé à Philippe Séguin, décédé en janvier 2010. Nommé par Nicolas Sarkozy en mars 2010, Migaud a incarné cette stabilité. Ces repères servent de boussole pour organiser une transition sans perte de cap.
Dans ce cadre, la procédure européenne est déterminante. Paris propose, mais Strasbourg et le Conseil disposent. L’examen au fond se jouera à l’automne, au terme d’auditions. Les garanties d’indépendance et de compétence primeront. L’objectif commun reste la fiabilité des comptes de l’Union.
Le départ en janvier laisse un signal de méthode. La Cour des comptes planifie sa relève. Elle maintient le contrôle des fonds publics et le service de l’intérêt général. Pierre Moscovici basculerait ensuite vers la Cour européenne, si les institutions l’avalent.
Ce départ ouvre une suite européenne sous conditions claires
La trajectoire s’inscrit dans une logique de service public et d’Europe. La rue Cambon préservera sa continuité, tandis que l’UE bénéficierait d’une expertise aguerrie. Pierre Moscovici lie ainsi fin de cycle national et nouveau mandat européen. La méthode, le calendrier et les règles gardent le cap : indépendance, contrôle et intérêt général.