Sa silhouette garçonne et son rire nerveux ont déplacé les lignes, car l’audace peut rester précise. Diane Keaton incarne une liberté sans minauderie, tandis que l’émotion affleure sans lourdeur. Dès ses premiers rôles culte, chaque silence pèse, chaque geste parle, et le public s’attache. Son style boyish, précis et joyeux, a changé la façon de regarder les héroïnes à l’écran.
Avec Woody Allen, Diane Keaton bouscule la comédie moderne
Née Diane Hall en 1946, elle débute sur Broadway, puis embrasse le cinéma dès 1970, raconte telerama.fr. Aux côtés de Woody Allen, ex-compagnon devenu ami, elle trouve un partenaire idéal, ainsi naît Annie Hall. Ce rôle libre et nerveux révèle une héritière de Katharine Hepburn et lui offre l’Oscar 1978.
Sandrine Kiberlain saluait une lignée d’actrices androgynes au mordant tendre. Elle rappelait avoir choisi Annie Hall pour le Conservatoire, malgré les doutes. Elle décrivait une présence qu’on dirait poussée dans l’image. Ce regard résume un charme singulier, où la précision tranche, tandis que l’élan reste léger.
Le duo invente une comédie nerveuse, élégante, parfois gauche, où chaque geste compte et chaque silence suggère. Le tempo new-yorkais dynamise les scènes, car l’ironie désamorce la gravité sans cynisme. Diane Keaton impose une précision tendre, et fait école dans la comédie américaine contemporaine.
Le Parrain et l’empreinte de Diane Keaton dans le mythe
Francis Ford Coppola la remarque après Lune de miel aux orties. Elle devient Kay Adams, étrangère lucide dans un monde de costards. Elle revient en 1974, puis en 1990. Elle marque la saga avec l’aveu d’avortement. La réplique claque : « C’était un fils ! ».
L’annonce de sa disparition à Los Angeles, à 79 ans, circule le 10 octobre, puis le 11 est aussi évoqué. La filmographie, commencée en 1970, conjugue exigence et fantaisie. Son style boyish, chapeau, cravate et gilet, bouscule les codes, tandis qu’une liberté joyeuse s’impose.
Avec Woody Allen, huit titres jalonnent leur parcours commun, de 1972 à 1993. Tombe les filles et tais-toi, Woody et les robots, Guerre et amour, Annie Hall. Intérieurs, Manhattan, Radio Days, Meurtre mystérieux à Manhattan. Ici, Diane Keaton affine une comédie précise et moderne.
Audaces, nominations et succès populaires durables
Elle ose À la recherche de Mr Goodbar en 1977, nocturne brûlant signé Richard Brooks. Avec Warren Beatty, elle traverse 1917 dans Reds, en journaliste, et reçoit une nomination. Suivent Simples Secrets en 1996, puis Tout peut arriver en 2003, avec deux autres nominations. Là, Diane Keaton revendique la maturité joyeuse.
Productrice d’Elephant de Gus Van Sant en 2003, elle signe aussi plusieurs réalisations hantées par l’au-delà. Elle tourne des téléfilms, puis dirige un épisode de la saison 2 de Twin Peaks. L’exigence demeure, tandis que l’invention guide chaque choix.
Le public la chérit surtout drôle : Baby Boom triomphe en 1987, puis Le Club des ex en 1997. Morning Glory réunit Harrison Ford en 2010, et Book Club cartonne en 2018. Dans The Young Pope, elle joue une nonne rigide ; Summer Camp paraît en VOD en 2024, sans projet de retraite.
Un héritage vivant qui continue d’éclairer l’écran longtemps
Elle refusait l’étiquette “la-di-da”, et rêvait d’une trajectoire à la Katharine Hepburn : mûrir, changer, surprendre. Les rôles restent, ainsi que les gestes, précis et justes, tandis qu’un humour discret allège la gravité. Diane Keaton laisse une voie ouverte, libre et joyeuse, que le public emprunte encore, avec gratitude. Sa présence, droite et légère, continue d’accompagner nos regards et d’inspirer les futures héroïnes.