Un geste vital peut parfois se transformer en épreuve inattendue. Deux ambulanciers se sont retrouvés face à une situation extrême où chaque seconde comptait. Ils ont pris une décision immédiate, motivée par l’urgence, et offert une chance de survie. Pourtant, cette intervention les place désormais au cœur d’une controverse qui pourrait leur coûter bien plus que ce qu’ils avaient imaginé.
Ambulanciers face à un protocole qui retarde l’antivenin
En mai, un appel arrive depuis le Kentucky Reptile Zoo, affirme ouest-france.fr. Le codirecteur, James Harrisson, vient d’être mordu par un mamba noir. Selon la chaîne locale Lex 18, la scène s’est jouée vite, sous tension. Les ambulanciers comprennent qu’ils font face à une envenimation fulgurante et à une fenêtre d’action minuscule.
Le venin de ce serpent peut tuer en moins de vingt minutes, car il bloque vite les fonctions vitales. Sans antivenin, le taux de létalité approche 100 %. La victime détaille les étapes: paralysie, arrêt respiratoire, puis arrêt cardiaque. Il répète une phrase qui glace l’équipage: « Je vais mourir ».
L’équipe décide de l’emmener vers l’aéroport, car un hélicoptère peut l’acheminer plus vite à l’hôpital. Chaque minute pèse, tandis que les signes progressent. Les ambulanciers restent au chevet du patient et évaluent les constantes. Ils cherchent la meilleure option afin de gagner le temps nécessaire pour une injection salvatrice.
Course contre la montre jusqu’à l’aéroport
La victime indique qu’elle dispose de son antivenin et qu’il faut l’administrer immédiatement. Le délai menace, car chaque seconde réduit la marge de survie. Les soignants doivent trancher entre protocole et urgence, tout en gardant la tête claire. La moindre hésitation peut aggraver l’envenimation et fermer la porte des soins.
Eddie Barnes appelle son supérieur, sans succès, car la ligne reste muette. Il cherche alors un accord médical et obtient l’autorisation d’un médecin du Clark Regional Medical Center. Ce feu vert ouvre la voie à l’injection, qui peut stabiliser le patient avant l’évacuation héliportée vers l’hôpital. Le temps reste critique.
L’antidote est finalement administré, sous surveillance, afin de contrer l’action neurologique du venin. Le geste donne une chance au blessé, tandis que la prise en charge se poursuit. Les ambulanciers savent pourtant que cette décision aura des suites. Elle sera examinée au regard des règles et des autorisations en vigueur.
Ambulanciers entre héroïsme, règles et responsabilité
Depuis deux ans, le protocole est strict. Seuls les professionnels certifiés « secouriste en milieu sauvage » peuvent administrer un antivenin. Ni Eddie Barnes ni son équipier ne disposent de cette qualification. Ce décalage entre texte et terrain nourrit la tension. L’action rapide heurte des règles pensées pour encadrer les pratiques.
Les deux secouristes vont être entendus par le Kentucky Board of Emergency Medical Services. Selon son directeur, la suspension paraît peu probable, car la plupart des dossiers similaires sont classés. Une formation complémentaire pourrait être demandée, afin d’autoriser, à l’avenir, l’administration d’un antivenin dans ce type de contexte.
Eddie Barnes assume son choix, car laisser mourir l’homme aurait été une faute morale et juridique. Il dit qu’il referait la même chose, puisqu’on ne met pas de prix sur une vie. La famille soutient les ambulanciers, et la femme de la victime rapporte que des médecins les qualifient de héros.
Ce que cette décision dit des règles et du soin
Cette affaire révèle une zone grise entre sécurité des protocoles et instinct de sauvetage. Un antivenin donné à temps a sauvé une vie, tandis qu’un rappel à la loi s’impose. Les ambulanciers devront s’expliquer, et peut-être se former, afin que l’urgence vitale trouve une réponse claire et assumée. Cette mise au point peut réconcilier prudence réglementaire et responsabilité de terrain.