Un signal d’alarme retentit pour Cellforce, où le constructeur prépare une coupe claire dans les effectifs. L’usine unique de Kirchentellinsfurt se retrouve au centre des tensions, tandis que les syndicats montent au créneau. Chez Porsche, l’ambition électrique se cogne à la réalité économique et sociale. L’équation se durcit malgré des promesses initiales de cellules hautes performances. Le contexte industriel s’assombrit pour l’écosystème local.
Pourquoi Porsche accélère des licenciements massifs chez Cellforce
Selon bfmtv.com, deux cents postes sur deux cent quatre-vingt-six doivent être supprimés sur le site de Kirchentellinsfurt, selon les syndicats. L’annonce est attendue lundi. La nouvelle tombe alors que de nombreux salariés sont en congés, ce qui nourrit l’inquiétude et complique le dialogue. La direction de Porsche veut aller vite, et les équipes réclament de la clarté.
Kai Lamparter, pour IG Metall, évoque un dépôt d’annonce de licenciement collectif auprès de l’Agence pour l’emploi de Reutlingen. Cet acte déclenche une procédure encadrée. Le syndicat critique la méthode, tout en gardant une porte ouverte. L’enjeu industriel et humain demeure majeur, et chacun le mesure.
Cellforce appartient à 100 % au constructeur et a été créée en 2021. Le site constitue l’unique implantation de l’entité, ce qui renforce l’impact local. Les syndicats demandent un calendrier transparent et un dialogue structuré. Ils veulent sécuriser les trajectoires de carrière quand les projets changent de cap.
Cellforce, de “pièce maîtresse” à fardeau chiffré pour la marque
La filiale produit des cellules de batteries, maillon crucial des voitures électriques. En avril, la maison mère a renoncé aux expansions prévues. Au premier semestre 2025, des “coûts exceptionnels supplémentaires” sont apparus, notamment des amortissements d’installations à hauteur de 295 millions d’euros. Le pari tenait à des cellules hautes performances, mais la fenêtre s’est refermée.
Autrefois qualifiée de “pièce maîtresse” par le directeur général Oliver Blume, la filiale n’a pas rattrapé les champions asiatiques. Les volumes manquent pour amortir les investissements, et la pression sur les marges s’accentue. La marque Porsche revoit donc ses priorités afin d’éviter une trajectoire financièrement intenable.
La réévaluation impose des choix difficiles, cohérents avec une gestion de risques plus stricte. La filière batterie interne perd de son attrait face à des offres externes plus compétitives. Les équipes conservent des savoir-faire clés, et les priorités d’investissement se réordonnent. La rentabilité immédiate s’impose comme boussole.
Chaîne d’approvisionnement révisée, Porsche se tourne vers des fournisseurs externes
Selon Handelsblatt, la marque privilégie des partenaires établis, notamment CATL côté chinois. Elle cite aussi LG côté sud-coréen. En juillet, un nouveau plan d’économies a été préparé après 1 900 suppressions de postes annoncées en février. Les coûts énergétiques restent élevés, et la compétitivité internationale s’effrite.
Le virage surprend, car le groupe Volkswagen avait promis d’éviter les licenciements secs dans son plan massif de décembre. Ce plan reposait sur 35 000 départs non contraints. La dissonance interroge, mais chaque entité gère sa réalité. Chez Porsche, les arbitrages s’alignent sur la rentabilité et la sécurité des chaînes d’approvisionnement critiques.
Le comité d’entreprise a vu le jour début août. IG Metall réclame d’attendre la mi-septembre pour négocier un accord collectif solide ; sinon, deux cents procédures individuelles pourraient s’ouvrir. Un rassemblement est annoncé lundi à Kirchentellinsfurt, avec des élus locaux, pour peser sur le tempo social.
Ce choix industriel sous contraintes appelle enfin un dialogue social crédible
L’issue dépendra d’une négociation réelle. La confiance conditionne une réorientation durable. Les partenaires sociaux veulent des garanties sur la mobilité interne et les reclassements, alors que la pression financière reste forte. Porsche joue une partie stratégique : préserver ses marges, sécuriser l’électrique et limiter la casse humaine sans perdre de temps. Des engagements mesurables aideraient à stabiliser la transition.