Contre toute attente, l’Amazonie fait exactement l’opposé de ce que prédisaient les climatologues

Quand les données bousculent les certitudes, la grande forêt impose une lecture plus fine aujourd’hui

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À contre-courant des prédictions alarmistes, l’Amazonie révèle un visage inattendu. Alors que beaucoup s’attendaient à un basculement dramatique, la plus vaste forêt tropicale du monde surprend les chercheurs. Derrière ses étendues verdoyantes, un phénomène discret redessine la compréhension de son avenir. Cette découverte inattendue interroge les certitudes établies et ouvre un regard neuf sur un écosystème longtemps jugé fragile.

Ce que révèle l’Amazonie quand on la mesure vraiment

Près de cent chercheurs suivent 188 parcelles sur tout le bassin, patiemment, pendant plus de quatre décennies, affirme sciencepost.fr. Le protocole reste constant, donc les séries gagnent en robustesse et en portée. L’étude débute en 1971 et s’achève en 2015, ce qui offre un recul rare, décisif, dans des contextes écologiques contrastés.

Les équipes mesurent la « surface terrière », c’est la place occupée par les troncs au sol. Cet indicateur suit la biomasse avec finesse, car il intègre croissance, recrutement et mortalité. Plusieurs parcelles bénéficient d’un suivi continu sur trente ans, ce qui sécurise les tendances observées fiables et réduit l’incertitude.

Résultat : la circonférence moyenne des arbres progresse d’environ 3,3 % par décennie depuis les années 1970. Le signal apparaît dans toutes les strates, jeunes sujets inclus, ce qui contredit les attentes initiales. Dans l’Amazonie suivie, aucune parcelle ne montre de déclin, malgré des sécheresses et des épisodes de chaleur.

Comment l’Amazonie transforme un surplus de CO2 en croissance

La clé la plus probable se loge dans l’air que nous respirons, enrichi en CO2 supplémentaire. Ce gaz, souvent perçu comme un poison, agit ici comme un fertilisant global vraiment puissant. Les arbres transforment l’excédent en matière, donc la biomasse augmente et l’absorption de carbone s’intensifie naturellement, sans intervention humaine.

Trois scénarios avaient été envisagés pour cette « fertilisation ». Le premier, dit winners-take-all, favorisait seulement les grands sujets et écrasait la concurrence. Le deuxième, un bénéfice limité en carbone, annonçait l’essor des jeunes arbres. Les données confirment un troisième cas, nettement le partage des bénéfices, plus inclusif et cohérent.

Ce partage explique l’ampleur du phénomène, car toutes les tailles progressent ensemble et réduisent la compétition. Le système gagne en stabilité locale, donc les gains se diffusent dans le temps. Cette dynamique renforce l’Amazonie en puits de carbone, à mesure que les accroissements s’additionnent et consolident la capacité d’absorption durablement.

Un signal encourageant, pourtant fragile à moyen terme

Ce dynamisme donne un répit, pas une garantie pour demain. Les modèles prévoient des sécheresses plus dures, des feux plus fréquents et un stress thermique accru. Au-delà d’un seuil, la mortalité pourrait grimper, donc l’élan s’essouffler progressivement. Protéger l’intégrité des massifs demeure la première condition d’une résilience durable partagée collectivement.

Aucune tendance positive n’exonère d’agir, car les pressions humaines persistent et s’additionnent. La fragmentation ouvre la voie aux incendies, tandis que l’extraction illégale mine la régénération et affaiblit les sols forestiers. La gestion doit sécuriser les continuités écologiques, puisqu’elles maintiennent l’humidité, atténuent les pics de chaleur et limitent les pertes.

Les résultats invitent à prioriser la conservation, la surveillance indépendante et la transparence des données partagées. Des financements stables permettent des suivis longs, indispensables pour détecter un basculement précoce avec confiance. L’Amazonie reste plus sûre quand les séries s’allongent, car la décision publique progresse avec des preuves claires et traçables.

Ce que cette avancée impose désormais à notre vigilance collective

Ce tableau rassure, pourtant il appelle une action. Les gains reposent sur des mécanismes mesurés, donc réversibles. Protéger les continuités, limiter les feux, soutenir la science longue durée : ces choix préservent la marge. L’Amazonie montre une force inattendue, mais cette force ne dure que si la pression humaine recule. Sinon, le système perdrait en inertie et en capacité d’absorption.

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