Cinq mois après la méga-panne électrique en Espagne et au Portugal, un rapport dévoile qu’il s’agit de « la première » liée à une surtension en Europe

Un choc électrique inédit met à l’épreuve la fiabilité du réseau et l’organisation des défenses

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Une secousse rare a révélé des fragilités que l’on croyait lissées par la routine. Cinq mois après la méga-panne électrique en Espagne et au Portugal, un rapport européen la qualifie de première liée à une surtension. L’épisode, par son ampleur et sa nature, bouscule des certitudes, stimule des réponses concrètes, et relance la question de la sécurité du réseau à grande échelle.

Une méga-panne électrique inédite et ses repères clés

Le 28 avril à 12 h 33, tout bascule sur la péninsule Ibérique. Selon bfmtv.com, le courant disparaît en Espagne et au Portugal, tandis qu’une partie de la France est touchée. Le quotidien se grippe aussitôt, car internet et la téléphonie mobile tombent aussi. L’onde de choc illustre la dépendance collective aux usages connectés, plus encore lors d’un black-out massif.

Selon l’ENTSO-E, l’événement est le plus grave en vingt ans en Europe. Il serait aussi le premier du genre sur le continent, et probablement dans le monde. La méga-panne électrique tient à une surtension en cascade, pointent les experts. Le président de l’ENTSO-E, Damian Cortinas, insiste sur le caractère inédit, ce qui appelle des enseignements précis et opérationnels.

Quarante-cinq experts ont rédigé un rapport d’étape dit factuel. Il restitue l’enchaînement chronologique, sans trancher les causes primaires. Le document annonce un rapport final au premier trimestre 2026, avec analyse des causes profondes et recommandations. Ce calendrier fixe des attentes claires.

Méga-panne électrique et mécanismes techniques en cascade

La tension électrique se compare à la pression de l’eau dans un tuyau, car elle met les électrons en mouvement. En cas de surtension, le système doit se protéger, sinon la casse menace. Dans la demi-heure précédant la panne, deux épisodes de fluctuations de puissance, de tension et de fréquence surviennent côté espagnol et portugais.

Les gestionnaires de réseau réagissent, car ils réduisent les exportations de l’Espagne vers la France. Cette action limite les fluctuations, mais elle augmente la tension sur le système ibérique. Une méga-panne électrique devient alors plausible. Des pertes de production éolienne et solaire suivent. Puis, des déconnexions en chaîne touchent plusieurs centres de production, sans compensation suffisante.

La surtension progresse tandis que des protections se déclenchent mal, ou trop tard. Des mécanismes, prévus pour amortir, n’absorbent pas le choc. L’effet boule de neige s’impose, car chaque coupure déclenche la suivante. Les opérateurs gèrent l’urgence, cependant l’architecture globale révèle des angles morts.

Enquête, controverses et pistes de prévention

La collecte des données a pris du temps, car certains tiers n’avaient pas donné leur consentement pour les transmettre, explique Klaus Kaschnitz. Des informations manquent encore. L’ENTSO-E note toutefois que l’incident ne résulte pas d’une dépendance excessive aux renouvelables, mais d’événements en cascade aggravés par plusieurs défaillances, souligne le centre d’analyse Ember.

Des partisans du nucléaire incriminent l’instabilité supposée de l’éolien et du solaire. La présidente du gestionnaire espagnol REE, Beatriz Corredor, évoque plutôt des producteurs d’énergie conventionnelle, avec des seuils de contrôle trop bas. La ministre Sara Aagesen estime que REE manquait de capacité suffisante de contrôle de la tension ce jour-là.

La panne a plongé foyers et entreprises dans le noir, tandis que les communications tombaient. L’ampleur, probablement inédite au monde, impose un retour d’expérience complet. La méga-panne électrique force à prioriser la robustesse, la coordination transfrontalière et la transparence des réglages critiques.

Pourquoi cet épisode doit accélérer la résilience du réseau ?

L’Europe a besoin de réponses rapides, concrètes, et testées à grande échelle. Le rapport final attendu en 2026 devra préciser les causes, fixer des seuils clairs, et sécuriser les interconnexions. Entre-temps, des audits, des simulations, et des règles de partage de données s’imposent. La méga-panne électrique rappelle qu’un système sûr reste vivant.

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