Découvert en décembre dernier par un télescope installé au Chili, l’astéroïde 2024 YR4 a rapidement retenu l’attention des experts. Surnommé « City Killer » en raison de son potentiel destructeur, il présente, selon la NASA, une probabilité d’impact estimée à 3,1 % avec la Terre le 22 décembre 2032. Le Dr Robin George Andrews, astrophysicien reconnu, a déjà dressé une cartographie des zones potentiellement menacées.
Mesurant entre 40 et 90 mètres de diamètre, cet astéroïde est considéré comme le plus dangereux détecté depuis près de vingt ans. Malgré sa taille relativement modeste, sa puissance d’impact pourrait dépasser de plusieurs centaines de fois celle de la bombe d’Hiroshima. Un choc de cette ampleur pourrait anéantir une grande ville et provoquer des destructions massives dans les régions voisines.
Les conséquences ne se limiteraient pas à la zone d’impact : perturbations atmosphériques, secousses sismiques et dégâts sur les infrastructures critiques amplifieraient les effets du cataclysme. L’astéroïde est actuellement classé au niveau 2 sur l’échelle de Torino, un seuil qui appelle à une surveillance attentive mais sans alerte publique immédiate. Ce classement pourrait évoluer avec de nouvelles observations.
Zones d’impact potentielles identifiées par le Dr Andrews
D’après les calculs du Dr Andrews, le corridor de risque traverse plusieurs continents et océans. En Amérique du Sud, le Venezuela, la Colombie et l’Équateur figurent parmi les zones les plus exposées.
Une chute dans l’océan Pacifique représenterait un autre scénario. Si un tel impact limiterait les pertes humaines directes, il pourrait provoquer des tsunamis dévastateurs touchant de vastes zones côtières.
L’Asie méridionale est également concernée :
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Inde, avec ses régions très densément peuplées
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Pakistan, où les infrastructures sont fragiles
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Bangladesh, déjà vulnérable aux catastrophes naturelles
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Mer d’Arabie, dont les rives accueillent de nombreux pays exposés
En Afrique, les projections incluent notamment l’Éthiopie, le Soudan et le Nigeria. Le scientifique insiste toutefois sur le caractère évolutif de ces prédictions, qui seront affinées grâce aux observations à venir.
Stratégies de défense face à la menace astéroïdale
Face à un tel danger, la communauté scientifique internationale discute de plusieurs stratégies. La plus avancée reste l’impacteur cinétique, qui consiste à modifier la trajectoire de l’astéroïde en le percutant avec un engin spatial. La mission DART de la NASA a récemment prouvé l’efficacité de cette méthode sur un objet de plus petite taille.
Pour 2024 YR4, les incertitudes demeurent toutefois nombreuses, notamment sur sa composition interne, ce qui complique l’élaboration d’une stratégie fiable. Les options actuellement envisagées incluent :
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L’envoi d’un impacteur unique
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L’utilisation coordonnée de plusieurs impacteurs
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La technique du tracteur gravitationnel
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Une explosion nucléaire à proximité, considérée comme un dernier recours
Richard Moissl, directeur du bureau de défense planétaire de l’ESA, rappelle néanmoins qu’aucun danger immédiat ne pèse sur la population. Les prochains mois seront décisifs pour affiner les calculs, préciser la trajectoire de l’astéroïde et, si nécessaire, préparer une réponse internationale coordonnée.