CAF : le maire de cette grande ville veut supprimer les allocations familiales des parents dont l’enfant transgresse cette règle

Responsabilité parentale et aides sociales suscitent un dilemme éducatif et politique

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La question des allocations familiales fait l’objet d’une vive controverse. Dans une grande ville, un édile envisage de priver les parents dont leur enfant ne respecte pas une règle essentielle de cette aide. Cette annonce met l’accent sur la responsabilité des familles et laisse un suspense sur l’équilibre entre soutien et devoir d’éducation. Le débat s’annonce animé tant cette mesure pourrait toucher de nombreux foyers.

Un maire déclenche un débat sur les allocations familiales

À Béziers, Robert Ménard, maire de Béziers, a présenté le 18 juillet 2025 une mesure radicale, raconte le site adcf.org. Il veut suspendre les allocations familiales des parents dont les enfants accumulent des absences injustifiées ou errent seuls la nuit. Selon lui, la solidarité doit encourager l’assiduité scolaire et la sécurité.

La mairie estime que le versement, vital pour les foyers, ne doit pas simplement compenser les difficultés économiques. Elle veut en faire un levier pour rappeler l’obligation juridique et morale des parents. Les dossiers seraient déclenchés après des signalements répétés de non‑scolarisation et la coopération entre écoles et ville assurerait le suivi.

Cette démarche s’appuie sur une loi adoptée en 2023 qui autorise la suspension des aides lorsque l’obligation scolaire est gravement négligée. L’élu cite la loi Ciotti de 2010, qui suspendait les versements après quatre demi‑journées d’absence. Ce dispositif n’avait touché que 472 familles et l’absentéisme est passé de 4,3 % à 5 %.

Mise en œuvre envisagée et accompagnement des familles

En cas de signalements répétés, un processus administratif serait déclenché. Les services transmettraient les dossiers à la caisse d’allocations familiales pour les familles dont les enfants accumulent des absences injustifiées. Un avertissement écrit offrirait aux parents la possibilité de rectifier la situation. La suspension ne serait prononcée qu’en cas de manquements répétés.

Dans une école, 20 à 30 % d’élèves manquent; dans un collège un tiers des jeunes est absent. Une élève a cumulé 165 demi‑journées d’absence entre septembre et février. Ménard estime que ces chiffres sont inacceptables et que les enfants risquent de rater leur vie à cause de parents irresponsables.

La suspension serait expérimentée dès septembre 2025, après accord du préfet et des autorités compétentes. L’élu ignore combien de foyers seront concernés et compte sur l’effet dissuasif de l’annonce. Il a instauré en avril 2024 un couvre‑feu pour les mineurs de moins de 13 ans, prolongé jusqu’au 30 septembre 2025.

Débats sur la suspension des allocations familiales et alternatives

Certains élus saluent d’ailleurs l’initiative comme un rappel de la responsabilité parentale. Pour eux, lier effectivement la perception des allocations familiales à l’assiduité scolaire encouragera les parents à accompagner leurs enfants et à surveiller davantage leurs sorties. Ménard assure néanmoins qu’il pense aux gosses et rappelle avoir tout essayé auparavant, des rencontres aux médiations.

À l’inverse, certains professionnels soulignent que l’absentéisme peut être lié à des difficultés médicales ou psychologiques et que punir financièrement les parents pourrait ainsi aggraver la précarité. Un rapport d’évaluation indique même qu’aucun lien n’a été établi entre la suspension des aides et une baisse de l’absentéisme.

Face à ce constat, beaucoup appellent plutôt à renforcer les équipes éducatives et à accompagner les parents. Des contrats d’engagement réunissant élève, parents et école sont alors proposés. L’exemple de Narbonne, qui concerne pourtant une trentaine de jeunes, et les amendes anglaises de 70 à plus de 200 € sans effet sur l’absentéisme rappellent finalement qu’une approche globale est essentielle.

Réfléchir au rôle des aides et des familles

Le débat sur la suspension des aides se situe à la croisée de la responsabilité parentale et du droit des enfants à une éducation. La proposition biterroise, attendue pour septembre 2025, rappelle un précédent peu concluant et soulève la question de l’efficacité de la sanction financière. Entre soutien social et incitation, la société s’interroge sur la meilleure façon de protéger les jeunes tout en préservant l’équité.

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