À Beauvais, une affaire hospitalière retient l’attention et soulève de nombreuses interrogations. Une intervention chirurgicale, une réponse institutionnelle jugée « classique » et un contexte médical scruté de près : l’épisode intrigue autant qu’il interroge sur les pratiques en milieu hospitalier. Entre précisions administratives et questions éthiques, le sujet met en lumière la complexité du rôle d’un chirurgien dans un cadre public.
Un chirurgien non inscrit et un parcours qui interroge
En 2023, selon oisehebdo.fr, une mère de six enfants sollicite une abdominoplastie à l’Hôpital Simone-Veil de Beauvais. Reçue par un chirurgien titulaire, elle obtient des explications claires; la CPAM accepte une prise en charge intégrale. On lui annonce ensuite des dépassements d’honoraires; elle refuse, son dossier change de mains, l’opération se fait sans surcoût.
Très vite, les ennuis arrivent. Des fils non résorbables resteraient dans son ventre, ce qui s’infecte, provoque de fortes douleurs et un ventre gonflé. Une seconde intervention avec le même médecin est programmée, et tout semble d’abord correct. Elle confie pourtant ses doutes à L’Observateur de Beauvais, car son état la préoccupe.
Les douleurs reviennent, et les complications persistent après la seconde chirurgie. Elle saisit l’Ordre des médecins ; la réponse tombe : le praticien opérateur n’est pas inscrit au Tableau. On l’invite alors à s’adresser à l’Agence régionale de santé. Deux ans après, elle dit souffrir encore et juge son ventre pire qu’avant.
Position de l’hôpital et statut du chirurgien associé
Le directeur, Patrick Déniel, se veut catégorique: le chirurgien a respecté les règles. « C’est très classique », dit-il, en citant le docteur Chraim et un « parcours de consolidation ». L’acte relevait, selon lui, des compétences du médecin. À la question « pouvait-il opérer ? », il répond sans hésiter: « oui ».
Ce parcours concerne des médecins diplômés à l’étranger. Il impose une phase avant l’exercice plein en France : affectation sur le terrain, encadrement par un praticien confirmé. Les compétences sont évaluées in situ, puis validées, et l’autorisation suit, lorsque les critères exigés sont réunis.
En mai 2025, deux décrets ont ajusté ce dispositif. Les praticiens déjà en poste, parfois depuis des années, peuvent voir ce parcours accéléré et reconnu plus vite. En 2024, 4 000 postes ont été ouverts pour des diplômés étrangers, selon Le Figaro, alors que les hôpitaux cherchent des renforts qualifiés.
Enquête judiciaire et suites administratives encore en cours
Sans solution, la patiente dépose plainte. Le parquet de Beauvais confirme l’ouverture d’une procédure judiciaire, confiée au service local de police judiciaire du commissariat de Beauvais. L’affaire suit son cours, car les vérifications demandent du temps, et chaque point doit être vérifié.
Les qualifications pénales seront précisées après des contrôles sur les conditions d’exercice du chirurgien et au vu d’une expertise. Celle-ci devra se prononcer sur les conséquences des complications post-opératoires. Les réponses techniques compteront autant que la procédure, car le droit exige des faits étayés.
Sollicités pour réagir, ni l’Ordre des médecins ni l’Agence régionale de santé n’ont répondu pour l’heure. Le dossier reste en suspens, tandis que la patiente décrit une douleur durable. Le débat grandit, car chacun veut situer l’organisation et la responsabilité.
Ce que ce dossier dit de la confiance médicale
Le cas met en tension besoins de terrain et exigences de sécurité. L’hôpital assume sa ligne, car il invoque un cadre prévu et une supervision. La patiente, elle, fait valoir ses douleurs. Entre procédures, expertise et parole publique, la confiance se gagne par des preuves, et chaque chirurgien doit pouvoir en répondre.