« Avec maman, on achète des glaces » : à 6 et 9 ans, elles passent les vacances chez elles

Dans la ville qui somnole, deux sœurs réinventent l’été avec de petits plaisirs, des sorties simples et beaucoup d’amour

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Un été peut tenir dans une poignée d’heures précieuses, partagées sans bruit. Ici, deux sœurs transforment le quartier en terrain d’aventures, entre rires, pauses sucrées et coins d’ombre. Leur joie simple parle à tout le monde, parce qu’elle tient à peu de choses, et parce qu’elle dit l’essentiel des vacances lorsqu’on reste près de chez soi.

Des vacances qui prennent la ville comme terrain

Selon leparisien.fr, le parc de Billancourt semble vide, pourtant une trottinette file. Imany-Rolls, 6 ans, suit la trace de sa grande sœur. Au pied des immeubles, canards et pigeons se toisent près d’un plan d’eau. « Ça sent la mer ! », s’amuse la plus jeune, même si la plage reste loin.

Elles arpentent le bitume, apprivoisent les chemins ombragés, s’inventent des jeux. Leur été se joue à quelques mètres de la maison, à Boulogne-Billancourt, entre la Seine et le périphérique. Comme beaucoup d’enfants, elles réinventent les vacances avec ce qui est là, sans valises ni longs trajets.

Ce mercredi 20 août, elles participent à la « journée de ouf » du Secours populaire. L’association fête ses 80 ans et attend plus de 40 000 enfants de 6 à 12 ans au pied de la tour Eiffel, avec des athlètes des JO de Paris et des artistes comme Marguerite, Vitaa ou Bigflo et Oli.

Budget serré et renoncements assumés

« Un enfant qui n’est pas parti le 15 août ne partira plus », rappelle le Secours populaire. En France, un enfant sur trois est concerné. Pour Lily-Rose, 9 ans, et « Rolls », c’est une première. D’ordinaire, la famille part une semaine en camping, souvent près de la mer, avec leurs trois grands frères de 14 à 18 ans.

En mars, leur mère, Diella (prénom modifié), fait ses comptes. Elle travaille à temps partiel dans une entreprise de restauration collective, élève seule cinq enfants. Les chiffres ne suivent pas. Elle refuse pourtant l’isolement. Le trois-pièces de 65 m² sert de base, pas de prison. Cet été, ces vacances s’inventent différemment.

Centre aéré en juillet, sorties avec le Secours populaire, le rythme s’installe. Atelier de sculpture, coloriage, piscine municipale, musée de la Magie à Paris IVe : elles bougent sans cesse, presque toujours ensemble. Parfois, la dispute éclate pour un jouet ou la télécommande, puis retombe aussitôt, avec un regard entendu.

Activités, chaleur et vacances à la maison

À la maison, la routine tient en peu de mots. On se lève plus tard, on mange, on se brosse les dents, on chante. Lily-Rose aime la chanson « Parisienne » de Gims. Elle peint aussi des « dégradés » qu’elle rêve de vendre un jour. Elle y croit fort, et cette foi donne du souffle à leurs vacances.

La chaleur insiste en Île-de-France. La famille sort en fin d’après-midi, lorsque l’air devient plus doux. Les balades longent la Seine et l’île Seguin. Plus rarement, cap sur Paris : quelques pas dans les magasins chinois du XIIIe ou vers les puces de Clignancourt, juste pour changer d’horizon sans s’éloigner.

La nuit, la chaleur pèse. Lily-Rose partage sa chambre et dort mal. Elle parle de vertiges, de maux de tête. Sa mère veille, même fatiguée. Avec elle, les filles achètent des glaces et des boissons. Camelia, la meilleure amie, est partie près de l’Espagne. Elle reviendra deux jours avant la rentrée.

Ce quotidien à hauteur d’enfants dit beaucoup d’une ville

Rester proche n’empêche pas de grandir. Ici, l’amour d’une mère amortit les manques, parce qu’il ouvre des portes simples, accessibles, tenues par la tendresse. Les filles aiment les vacances même sans départ, puisque chaque sortie, chaque jeu, chaque glace raconte une saison à leur mesure. Leur été, discret et solide, a déjà la forme d’un souvenir heureux.

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