Adolescentes retrouvées mortes sur une voie ferrée près de Bordeaux : les deux jeunes filles ont-elles réellement été percutées par un train ?

Un faisceau d’indices bouscule les certitudes et relance les interrogations autour des circonstances du drame à Lormont

Publié le

Deux adolescentes ont été retrouvées mortes sur une voie ferrée à Lormont, près de Bordeaux. Les premières informations pointent vers un accident, pourtant plusieurs éléments bousculent cette hypothèse. Aucun conducteur n’a signalé de choc, l’inspection du matériel roulant se poursuit, et le décor du tunnel interroge. Les faits restent partiels, la chronologie demeure fragile, et chaque trace compte pour comprendre ce qui s’est réellement passé.

Ce que le tunnel et la voie ferrée disent du contexte

Selon ladepeche.fr, jeudi 28 août, Selma, 14 ans, et Sire Yolanda, 15 ans, ont été retrouvées sans vie dans un tunnel ferroviaire, près des rails, à Lormont. Le secteur jouxte Bordeaux et concentre un trafic soutenu. La situation s’inscrit dans un espace clos, avec plusieurs accès, où l’acoustique et les vibrations jouent un rôle déterminant. Sur cette voie ferrée, le moindre bruit porte.

Le procureur a indiqué qu’aucun conducteur n’avait, à ce stade, signalé de percussion, précisant qu’elle n’était pas forcément frontale. Or, un train doit s’arrêter en cas d’obstacle jusqu’à l’arrivée de la police judiciaire. Les équipes vérifient les engins circulant sur le créneau horaire plausible. Cette procédure vise à identifier tout contact, même bref.

Le tunnel présente des spécificités connues des habitués. Quatre tunnels s’enchaînent dans le secteur. En journée, les trains sifflent à l’entrée et à la sortie de chaque ouvrage. On compte ainsi huit sifflements sur environ un kilomètre. Les rails vibrent fortement, ce qui rend l’approche audible de loin. Ces éléments nourrissent les questions.

Fréquentation, règles et voie ferrée en chiffres qui interrogent

Un conducteur, sous anonymat, s’est dit surpris qu’aucun collègue n’ait aperçu les corps ni signalé un incident. Le tronçon constitue un passage obligé de la ligne Bordeaux–Paris, parmi les plus fréquentées d’Aquitaine. Selon Christian Broucaret, président de la FNAUT Nouvelle-Aquitaine, plus de 80 trains transitent chaque jour. Un tel volume renforce l’étonnement exprimé.

Le protocole sonore renvoie, là encore, à la routine du trafic. Les huit coups de sifflet sur un kilomètre jalonnent l’approche et la sortie des tunnels. Les vibrations, ressenties tôt, alertent en amont. Si une collision s’était produite, la combinaison signal sonore, freinage et alerte aurait dû laisser des traces observables. Ce décalage nourrit l’analyse.

L’hypothèse d’un impact non frontal reste ouverte. Elle expliquerait une perception atténuée depuis la cabine. Pourtant, l’obligation d’arrêt en cas d’obstacle demeure claire. L’absence de signalement officiel crée une zone d’ombre. Les contrôles sur le matériel roulant continuent, wagon par wagon si nécessaire. L’objectif consiste à recouper temps de passage, traces et entretien.

Questions ouvertes pour l’enquête et attentes du public

Les enquêteurs reconstituent la timeline, recoupent témoignages et données techniques et examinent le tunnel ainsi que la voie ferrée. L’analyse médico-légale précise les lésions, leur orientation et leur compatibilité avec un train. Le but est d’écarter les scénarios impossibles et de conserver ceux qui résistent aux faits observables et mesurés.

Certains, ailleurs, évoquent une fugue qui aurait mal tourné. Les éléments officiels privilégient l’accident sans trancher. La topographie du lieu, la densité du trafic et les règles de signalement imposent la prudence. Les détails concrets priment sur les impressions. Toute conclusion hâtive risquerait de figer un récit encore incomplet.

Le temps judiciaire paraît long, mais il protège la vérité. Chaque sifflet compté, chaque minute horodatée et chaque inspection de convoi affine le tableau. La démarche vise la cohérence globale, pas une explication commode. Quand le puzzle s’assemblera, les familles et le public auront besoin d’une réponse claire.

Chercher la clarté tout en respectant les faits et les familles

L’enquête progresse pas à pas, entre vérifications techniques et recoupements humains, afin d’établir ce qui s’est produit sur cette voie ferrée. Les chiffres, le lieu et les règles de circulation soulèvent des questions légitimes. La transparence finale devra répondre aux attentes sans trahir la rigueur nécessaire, pour transformer le doute en certitude partageable.

Faites passer le mot : partagez cet article avec vos proches.