Accord UE-Mercosur : von der Leyen sous le coup d’une enquête pour avoir supprimé un SMS de Macron

Enquête sur un SMS effacé qui ravive les doutes autour de la transparence à Bruxelles

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Un SMS effacé relance un dossier sensible. La Médiatrice européenne ouvre une enquête sur la façon dont la Commission a géré une demande d’accès. Elle vise un message de Macron. Au cœur des critiques, Ursula von der Leyen et l’accord UE-Mercosur, sujet explosif pour les agriculteurs. Bruxelles défend ses pratiques de sécurité et d’archivage. L’enjeu dépasse un simple échange et interroge la transparence institutionnelle.

Un SMS de Macron, Ursula von der Leyen et la mécanique d’accès aux documents

Teresa Anjinho, Médiatrice européenne, ouvre une enquête sur la manière dont la Commission traite une demande d’accès. Selon fr.news.yahoo.com, la requête vise un SMS envoyé sur Signal par Emmanuel Macron à la présidente, en janvier 2024. Le chef de l’État y exprimait des inquiétudes sur l’accord UE-Mercosur et ses effets pour les agriculteurs français.

En mai 2025, Alexander Fanta, journaliste chez Follow the Money, demande un accès public au message. La Commission confirme qu’Ursula von der Leyen a reçu le SMS. Elle estime que le contenu réitérait une position française déjà connue. Selon elle, le texte n’avait donc aucun effet administratif ni juridique particulier.

En vertu de directives de sécurité publiées en 2022, la présidente avait activé la fonction d’effacement automatique de Signal. Le message de Macron, jugé non pertinent pour l’archivage, s’est donc supprimé sans conservation. À la suite de cette appréciation, l’exécutif rejette la demande d’information déposée par le journaliste.

Pourquoi la suppression automatique met Ursula von der Leyen au centre des critiques ?

Alexander Fanta soutient que la Commission devait conserver ce message. Il estime qu’il a pesé sur les négociations de l’accord UE-Mercosur, conclu en décembre. Considérant que l’effacement compromet le contrôle démocratique, il saisit la Médiatrice. Sa plainte aboutit à une enquête formelle, centrée sur la gestion de la demande d’accès.

Sur LinkedIn, il alerte que la Commission « utilise la suppression automatique » des messages. Selon lui, « nous n’en verrons probablement jamais aucun ». Il ajoute que la Commission décide seule ce qui doit être gardé. « Toute forme de contrôle juridique, de révision judiciaire, pouf, disparaît ».

Mercredi, la Commission affirme qu’elle coopérera avec le bureau de la Médiatrice et défend la suppression automatique. Cette pratique réduit, selon elle, les risques de fuites et de failles de sécurité, tout en optimisant l’espace des appareils. Le débat touche aussi à la doctrine d’archivage.

Transparence fragilisée, précédents et réponse de l’exécutif européen

Cette affaire réactive une défiance née du « Pfizergate ». Pendant la pandémie de COVID-19, la présidente expliquait au New York Times avoir négocié avec Albert Bourla, PDG de Pfizer. Un contrat vaccinal de 2,4 milliards d’euros. Selon l’entretien, des échanges textuels avaient servi d’appui à cette négociation sensible.

Le journal demande l’accès à ces messages, arguant de leur rôle dans l’élaboration des politiques. La Commission répond qu’elle ne peut pas les fournir. Après plusieurs tentatives infructueuses, le New York Times porte l’affaire devant la justice européenne. Il saisit la Cour de justice de l’Union européenne.

En mai, le juge estime que la Commission n’a fourni « aucune explication plausible » justifiant l’absence des documents. L’exécutif publie un raisonnement plus détaillé, sans divulguer les messages. L’affaire nourrit la controverse et renforce les demandes de règles de conservation. Elle remet Ursula von der Leyen face à l’exigence de transparence.

Ce que révèle cette controverse sur la culture de transparence

Cette affaire déborde la querelle procédurale et touche au contrat social européen : droit d’accès, mémoire institutionnelle et sécurité numérique. Tandis que la Commission promet de coopérer, la Médiatrice évaluera si les règles d’archivage ont été correctement appliquées. L’issue dira jusqu’où Ursula von der Leyen peut concilier confidentialité, responsabilité publique et confiance, alors que l’accord UE-Mercosur reste explosif.

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