Une jeune femme de 27 ans raconte un parcours inattendu qui a mis sa santé en jeu. Derrière une promesse de cheveux disciplinés, un traitement capillaire a déclenché une crise aiguë. Son témoignage alerte sur des produits mal étiquetés et des protocoles hasardeux. Le lissage de cheveux n’est pas un geste anodin, et ses risques doivent être compris avant toute décision.
Symptômes violents après un lissage de cheveux répété
En août 2024, elle réalise un lissage brésilien sans incident, puis un soin d’entretien en décembre 2024. Après dissipation des effets, elle reprend rendez-vous le mardi 10 juin. Le soir même, vers 19 h, surviennent fatigue extrême et douleurs abdominales. Elle attribue ces signaux au surmenage, mais l’inquiétude grandit pendant la nuit.
Au réveil, la douleur frappe le dos. Le paracétamol soulage quelques heures, puis l’élan disparaît. Le soir, elle compose le 116 117. Le médecin régulateur évoque une infection urinaire ou des coliques néphrétiques et l’oriente vers la garde à Longeville-sur-Mer. L’examen écarte l’infection et renforce l’hypothèse de coliques.
Une ordonnance d’urgences est préparée en cas d’aggravation. Éreintée, elle dort, mais la douleur revient. Le lendemain, son médecin traitant impose un passage immédiat aux urgences. Les examens démarrent. L’échographie révèle des reins abîmés. Le scanner confirme une insuffisance rénale. Un transfert est programmé vers la néphrologie de La Roche-sur-Yon.
Toxicité cachée et traçabilité du lissage de cheveux
À l’hôpital, la néphrologue retrace chaque geste récent. La question capillaire tombe, déroutante, mais centrale. Le lien avec le lissage brésilien se précise car certains produits contiennent de l’acide glyoxylique, substance déjà signalée pour sa toxicité. Or, la composition fournie ne mentionne pas cet ingrédient, alors que les effets cliniques le suggèrent.
Le salon est contacté pour vérifier la formule. Le produit, importé, n’affiche pas l’intégralité des composants, tolérance encore possible en cosmétique. Le cas est signalé au centre antipoison d’Angers. Le diagnostic s’affine : exposition probable à l’acide glyoxylique. La patiente comprend que son lissage de cheveux a pu déclencher l’atteinte rénale.
Une hospitalisation évite le pire : la fonction rénale repart, sans retour complet. « À 27 ans, j’ai des reins d’octogénaire », confie-t-elle. Rester debout trop longtemps devient pénible, certains aliments réveillent la douleur. Pourquoi rien lors des premières séances ? La pose de juin aurait duré plus longtemps, ce qui renforce l’impact toxique et change l’issue.
Séquelles durables, responsabilités partagées et appel à la prudence
Son message est clair : cette pratique à la mode touche aussi des adolescentes. Elle n’exige pas l’arrêt de la technique, mais appelle à choisir en connaissance de cause. Les professionnels doivent vérifier la traçabilité, demander des fiches détaillées, exiger des garanties d’importation et refuser les produits opaques, même très prisés.
L’Anses a déjà alerté salons et instituts sur les risques liés au lissage brésilien. Pourtant, aucune certification spécifique n’est requise : une formation courte suffit pour se lancer. Cette lacune crée des protocoles variables, des temps de pose inégaux et des expositions excessives. Le consommateur croit à un soin « douceur », la chimie raconte parfois l’inverse.
Elle parle autour d’elle, explique les signes, rappelle les numéros utiles, insiste sur la consultation rapide. Elle recommande d’interroger la composition avant tout rendez-vous et de documenter les réactions après un lissage de cheveux. La vigilance se joue aussi dans le suivi : symptômes, délais d’apparition, examens, retours au salon et signalements aux autorités.
S’informer, questionner, exiger des preuves avant toute technique capillaire
Ce récit n’accuse pas un métier ; il interroge des produits insuffisamment transparents et des pratiques trop souples. Avant un lissage de cheveux, demandez fiches complètes, protocoles précis et temps de pose contrôlé. En cas de douleur, appelez, consultez, insistaient-ils. La beauté n’a pas de prix, la santé non plus ; elle exige des preuves, pas des promesses.