Il « profitait de la vie » : parti en randonnée, l’un des lauréats du Prix Nobel de médecine découvre l’heureuse nouvelle plus de dix heures après

Un marcheur apprend sa consécration après des heures de silence, la nature garde son souffle

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Un instant suspendu, quelque part entre ciel et rocaille. Loin du bruit, un homme avance, ignorant encore que sa journée changera de dimension. Les messages s’accumulent sans qu’il ne le sache, le monde entier déjà au courant. Ce n’est que bien plus tard, au détour d’un sentier, que la réalité le rattrape : il venait d’être honoré du Prix Nobel de médecine.

Un appel manqué ouvre le Prix Nobel de médecine

Dans le nord-ouest des États-Unis, Fred Ramsdell marche léger, affirme lindependant.fr. Le chercheur termine trois semaines d’excursion, loin du réseau. Il l’a confié au New York Times. Son téléphone reste en mode avion. Les organisateurs, les médias et des amis tentent de le joindre, en vain. La randonnée se poursuit tandis que les heures s’additionnent.

Lors d’une pause, sa femme retrouve un signal et voit son écran saturé de messages. Elle comprend l’ampleur de l’instant, puis le lui annonce. La nouvelle tombe : le Prix Nobel de médecine lui est attribué. Lui sourit, presque incrédule, et garde le pas sûr sur le sentier.

Le couple se trouve alors dans le Montana, en altitude. Par la messagerie, il comprend qu’il a découvert l’heureuse nouvelle près de douze heures après tous. Loin de la ville, le temps semble différent, élastique. La marche reprend, rythmée, tandis que l’émotion s’installe sans bousculer la montagne.

Décalage horaire, cap vers le Prix Nobel de médecine

Averti, Ramsdell rappelle Thomas Perlmann, secrétaire général du comité Nobel. Il est alors trop tard en Suède. Le décalage horaire impose l’attente. La conversation aura finalement lieu mardi matin.

Dès lundi, Sonoma Biotherapeutics informe l’AFP que le scientifique « profitait de la vie » en randonnée, « sans réseau ». Le message se veut serein. Le laboratoire confirme son absence de connexion pendant les vacances. La montagne impose sa loi simple : marcher et respirer.

Le couple achève trois semaines en montagne, entre Idaho, Wyoming et Montana. Jeffrey Bluestone, ami et collègue, cofondateur du laboratoire, a déclaré à l’AFP n’avoir pas réussi à le joindre. Dans cette parenthèse choisie, le Prix Nobel de médecine ajoute un éclat inattendu. Cela n’altère ni l’esprit des sentiers ni la respiration des vallées.

Partage d’une distinction et horizon de recherche

La distinction se partage. Ramsdell reçoit l’hommage avec l’Américaine Mary Brunkow, de Seattle, État de Washington. Le Japonais Shimon Sakaguchi, de l’Université d’Osaka, complète le trio. Le comité salue leurs découvertes sur le fonctionnement du système immunitaire. La portée scientifique reste majeure et nourrit de nouvelles perspectives.

À 64 ans, Ramsdell aime passer du temps en montagne. Il se dit « reconnaissant et honoré » par la distinction. Il ajoute attendre, avec impatience, le moment de la partager avec ses collègues. Le Prix Nobel de médecine s’inscrit dans une trajectoire humaine, sobre et cohérente.

Diplôme et médaille d’or accompagneront la reconnaissance. Un chèque de 11 millions de couronnes suédoises, soit près d’un million d’euros, l’y ajoutera. La formule fait sourire, tant le clin d’œil s’impose. La somme couvrira largement les frais de son périple, sans retirer à la simplicité du moment.

Quand l’altitude rencontre l’annonce qui change une vie

Dans l’isolement choisi, une joie arrive sans fracas. La montagne impose son tempo, puis le monde rattrape le marcheur. L’histoire parle de reconnaissance, non de rupture. Le Prix Nobel de médecine se mêle à la poussière du sentier. Il rappelle qu’une carrière peut croiser un sommet humain. Le goût simple des longues échappées demeure. Le souvenir restera paisible. Longtemps. Vraiment.

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