Un soleil discret s’est couché sur une adresse connue des initiés, où la chaleur humaine comptait autant que la vue. Au fil des saisons, la figure de Saint-Tropez dont on parle a imposé une élégance simple, sans effets, et un accueil qui restait vrai. Les habitués y trouvaient la paix, les curieux y goûtaient un art de vivre, toujours sincère et lumineux.
Sous les canisses, une figure de Saint-Tropez qui reliait les mondes
Paris Match a annoncé son décès à 77 ans. Enfant du pays, il dépassait le rôle de restaurateur pour incarner un style, affirme purepeople.com. Cette figure de Saint-Tropez rayonnait par sa présence. Le Parisien dressait en 2019 le portrait d’un hôte solaire. Il confiait avec malice : « Je ne travaille jamais, ce que je fais est un jeu. »
Propriétaire du mythique Club 55, posé sur la plage de Pampelonne à Ramatuelle, il accueillait depuis plus de cinquante ans des célébrités du monde entier. Brigitte Bardot, Marion Cotillard, Bono ou Barack Obama prenaient place à ses tables en bois. Les rencontres restaient simples, la conversation facile, tandis que la lumière de midi adoucissait tout.
Il répétait une philosophie claire : « Le client n’est pas le roi parce qu’il est un ami. » Elle venait de ses parents, Bernard et Geneviève, fondateurs du lieu devenu culte après le tournage d’« Et Dieu… créa la femme », en 1955. Cette phrase guidait l’équipe, donnait le ton et posait la règle : pas de pose, juste de l’amitié.
Une figure de Saint-Tropez qui défendait une nature vivante
Cette figure de Saint-Tropez protégeait la terre autant que la mémoire des lieux. Il possédait le château Saint-Exupéry, à La Môle, et le domaine Les Bouis. Maraîchage, oliveraie, vin biologique : il avançait avec cohérence. Il répétait au Parisien : « On ne travaille qu’avec la nature. » Le geste suivait la parole, sans compromis.
Proche de Pierre Rabhi, pionnier de l’agroécologie, il partageait une vision humaniste, simple et exigeante. La terre demandait du soin, l’accueil demandait du cœur. À chaque début de saison, il rappelait à ses équipes : « La gentillesse n’est pas ringarde. » Le message tenait en peu de mots, mais il résistait au temps.
Sous les canisses du Club 55, les anecdotes foisonnaient. John Kerry refaisait le monde, Marion Cotillard parlait climat, Bono glissait une pointe d’humour. Le maestro servait, écoutait, relançait, puis s’effaçait. La scène restait légère, car l’endroit imposait une règle simple : la célébrité se tait, l’amitié reste.
Un art de vivre authentique, fidèle à l’esprit de la presqu’île
Symbole d’un Saint-Tropez sobre, loin du bruit et du clinquant, il tenait un cap. Dans ce cap, la figure de Saint-Tropez devenue institution gardait un visage humain. Il se souvenait des pêcheurs, des artistes et des rêveurs. Il parlait peu, mais ses gestes disaient l’essentiel : servir juste, sourire vrai, et tenir la maison.
Le lieu résumait une époque, puis la dépassait. On y croisait le monde, mais on y gardait les codes de la baie. Pas de mise en scène : une nappe claire, une salade de saison, un verre qui rassemblait. Le paysage aidait, certes, mais l’accueil faisait plus : il créait des liens.
Il transformait un déjeuner en moment suspendu. Le sable blond, les tables en bois flotté et le rosé frais participaient à l’instant, mais l’esprit venait d’ailleurs. Il venait de son regard, bienveillant et précis. On sortait léger, parce que le temps s’y posait, alors que la vie continuait, simple et belle.
Hommage à une élégance simple qui continue de tracer la voie
Son héritage tient dans des gestes, pas dans le bruit. La figure de Saint-Tropez qu’il incarnait reste vive dans les sourires des équipes, dans l’attention portée aux détails, dans la fidélité aux amis. Sur le sable de Pampelonne, l’esprit demeure. Il dit encore que la simplicité, quand elle est vraie, vaut tous les ors du monde.