Sous un soleil souvent clément, des pensions voyagent loin. Le rapport 2025 pointe une faille coûteuse et persistante. Derrière des versements massifs, des contrôles encore trop limités laissent filer des sommes élevées. Au cœur des enjeux, les retraités à l’étranger préoccupent la Cour des comptes, car des pratiques opaques brouillent la vérification et fragilisent la confiance. L’enjeu budgétaire appelle une réponse simple et ferme.
Pourquoi les retraités à l’étranger alimentent un risque majeur
La France verse environ 6 milliards d’euros chaque année à presque deux millions de pensionnés, affirme adcf.org. Avantages fiscaux, coût de la vie plus doux et attaches familiales guident ces départs. Dans ce flux, les retraités à l’étranger touchent leur pension sans preuves toujours solides. La masse financière attire des fraudeurs, car les règles diffèrent selon les pays.
Seuls 47,5 % des bénéficiaires profitent d’échanges d’état civil jugés fiables. Des décès non déclarés prolongent des versements pendant des années, car l’information circule mal. Des attestations de vie falsifiées complètent le tableau. Les contrôles manquent d’automatisation, tandis que des transmissions encore papier freinent la détection.
La Cour des comptes signale un risque budgétaire tangible. Le manque d’interconnexions entretient des paiements indus, donc la confiance s’érode. Des accords partagés et des bases sécurisées réduiraient l’opacité, car la traçabilité progresse. Sans cap clair, le coût s’accumule, pèse sur la solidarité et freine la justice sociale.
Fraudes typiques et brèches à combler pour les retraités à l’étranger
Un schéma récurrent repose sur la non-déclaration des décès. Les pensions continuent, parfois durant des années, car la preuve d’existence reste fragile. Des attestations falsifiées entretiennent la confusion et brouillent les contrôles. Dans ce contexte, les retraités à l’étranger exigent des vérifications plus fiables et plus rapides.
S’ajoutent des usurpations d’identité après décès et des bénéficiaires multiples. Des dossiers s’empilent avec de faux documents, donc la comparaison internationale cale. La transmission papier complique les recoupements, car les formats varient. Des bases partagées permettraient des alertes automatiques et une clôture rapide des droits. La traçabilité s’en trouve affaiblie.
Cnav et Agirc-Arrco admettent l’absence d’estimation globale, alors que l’impact croît. Les données restent partielles, donc la prévention patine. Dans d’autres secteurs, le retrait progressif des caisses automatiques montre une adaptation des contrôles, car l’ingéniosité des fraudeurs impose des dispositifs révisés et plus ciblés.
Pays concernés, montants estimés et coopération encore insuffisante
Le Maghreb concentre une part notable des anomalies. En Algérie, plus de 400 000 pensionnés perçoivent une retraite française, alors que le préjudice annuel estimé oscille entre 40 et 80 millions d’euros. Au Maroc, les pertes s’approchent de 12 millions d’euros chaque année, selon les éléments disponibles.
En Espagne, comme en Italie et au Portugal, le manque de données fiables entretient une vigilance sans mesure précise. L’accès aux registres d’état civil se révèle inégal, donc les vérifications restent lacunaires. La mobilité grandissante complique tout, car des parcours décousus brouillent la chaîne d’information.
Pour sécuriser les retraités à l’étranger, il faut des échanges électroniques et sécurisés entre administrations. Étendre les conventions d’état civil, harmoniser les formats et former les agents amélioreraient le tri des signaux faibles. Des bases partagées et des règles claires aideraient à chiffrer le risque et à corriger vite les anomalies.
Garantir des pensions justes passe par un contrôle modernisé
Le député à l’origine de l’audit réclame une évaluation rigoureuse sous l’autorité de la Cnav. Objectif double : prévenir la répétition, récupérer les montants indus et préserver l’équité. Des procédures biométriques ou de télé-déclaration renforceraient la preuve d’existence. Pour les retraités à l’étranger, la modernisation des outils et la coopération continue offriraient des paiements légitimes et une confiance retrouvée. La priorité reste une transparence exigeante.