Il parle enfin sans détour. Eddy Mitchell tourne une page intime en révélant, dans son autobiographie et à la télévision, des excès longtemps tus. Le crooner évoque le jeu, l’alcool, puis la décision de dire stop. Le récit reste pudique, pourtant clair. Les faits dominent, car la lucidité guide le choix d’une vie plus simple. La santé, elle aussi, impose désormais un rythme mesuré.
Eddy Mitchell, pionnier du rock, carrière et fidélité au public
Dans les années 1960, il fait vibrer la jeunesse avec Les Chaussettes Noires, rappelle melty.fr. Puis la carrière solo s’impose, car la voix rauque séduit autant que l’énergie. Entre rock’n’roll, ballades et accents country, Eddy Mitchell affirme une signature nette, simple, mémorable, qui traverse les modes sans chercher l’effet de mode, inutile.
Sur scène, l’histoire s’écrit au présent. « Ma dernière séance » en 2011 à l’Olympia reste un moment fort et sobre. Plus tard, la tournée des Vieilles Canailles, avec Johnny Hallyday et Jacques Dutronc, confirme l’allure. L’artiste avance droit, car il ne trahit jamais un public fidèle depuis ses débuts.
Le crooner à la française cultive une image claire, sans posture. La tenue du son, la diction, puis le choix des mots rendent chaque titre familier. L’époque change, toutefois la ligne reste nette. L’humeur conte la vie, et la scène, elle, installe une proximité qui rassure, encore et toujours aujourd’hui.
Addictions, cercle du jeu et sursaut lucide d’Eddy Mitchell
Dans « Autobiographie », publiée en novembre 2024, il raconte sans fard l’envers du décor. Le ton reste pudique, pourtant chaque détail compte. Eddy Mitchell parle du jeu, des risques pris, et des traces laissées. Le récit vise l’exact, car l’homme préfère la clarté aux détours et aux effets faciles.
Il fréquentait tous les cercles de jeux, privés ou publics, au point de les appeler ses « résidences secondaires ». L’aveu surprend, cependant il éclaire une dérive fabriquée par l’habitude. Les heures passaient, puis le matin arrivait trop vite. Le plaisir fuyait, tandis que l’automatisme menait la danse, sans frein.
Avec Muriel Bailleul, le couple fait face, car l’usure gagne. « Tu quittes ta femme à 2 heures de l’après-midi pour rentrer à 7 heures du matin » : la phrase sonne juste. Il se fait interdire de tous les cercles. Le geste met un terme, puis apaise les jours.
L’alcool, la cigarette, la santé et un cap assumé
Face à Audrey Crespo-Mara, il tranche : « Ça, l’alcool, c’est terminé ». Le geste était devenu mécanique. À la place d’un verre d’eau, le scotch. Dans le livre, il avoue « une à deux bouteilles de whisky par jour ». Le constat reste froid, pourtant la décision tient bon.
Il a aussi arrêté de fumer il y a un mois, suivant les médecins. Ils disent de ne pas fumer, ne pas boire, ne pas manger gras. Il sourit, car l’humour reste là. Eddy Mitchell s’y fait, plus ou moins, tandis que la routine s’ajuste et que le souffle revient.
À l’automne dernier, une pneumonie l’a frappé. Des hospitalisations suivent, puis une bactérie tenace impose repos strict et protocole serré. Les concerts prévus cet été sont annulés. Le 14 février 2025, aux Victoires de la musique, il reçoit un hommage. Ému, amaigri, digne, il sourit. Les proches rassurent et espèrent.
Ce que la franchise change pour l’homme et l’œuvre
Dire vrai coûte, pourtant cela libère. La confession éclaire la carrière autant que l’homme, car elle met un sens aux silences. Les excès, puis les renoncements, écrivent une maturité qui tient au long cours. Eddy Mitchell remercie sans discours, par la tenue et la rigueur. La suite se construit simple, avec la santé d’abord et une musique tenue. Qui reste fidèle au cœur du métier.