Bientôt un permis obligatoire pour la pêche de loisirs : une nouvelle réglementation oppose professionnels et amateurs

Une règle qui bouscule les habitudes maritimes, entre liberté, responsabilité et promesse d’une ressource mieux suivie

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Que change vraiment cette nouvelle règle pour la pêche de loisirs ? Le débat s’invite sur le quai. Le projet de permis pour la pêche de loisirs crée un vrai remous. Chacun y voit un enjeu concret, car la même règle touche des réalités différentes. Entre accès simple à la mer et gestion raisonnée des captures, la ligne est fine, et les positions s’affirment. L’essentiel tient à concilier plaisir, clarté des règles et respect mesuré.

Pourquoi la pêche de loisirs change de cap dès 2026 ?

Dès le 10 janvier 2026, tout amateur de plus de 16 ans devra s’enregistrer sur le site européen Recreational Fisheries ou l’application RECFishing. L’inscription, valable douze mois, devra précéder la sortie, au plus tard la veille à 23 h 59. Selon france3-regions.franceinfo.fr, cette étape conditionne la déclaration des prises, qui devient obligatoire le jour même, avant minuit.

La déclaration exigera des données précises : espèce, poids, lieu, mode de pêche et type d’engin. L’objectif affiché est de connaître les prélèvements pour mieux ajuster la gestion. Cette approche assume un suivi continu, tout en respectant les pratiques. Elle demande toutefois une vigilance nouvelle, car les oublis deviendront visibles et discutés au grand jour en pêche de loisirs.

Le dispositif s’applique d’abord aux espèces sensibles listées pour 2026. À savoir lieu jaune, bar, thon rouge, dorade rose et dorade coryphène. La liste reste évolutive, selon les mesures européennes. Les obligations ne s’arrêtent pas aux captures. Elles encadrent aussi la préparation de la sortie et les justificatifs gardés à bord. Cela afin d’éviter toute ambiguïté lors d’un contrôle.

Obligations, espèces concernées et matériels en pêche de loisirs

Le marquage du matériel devient strict. Casiers, filets et palangres porteront des étiquettes d’au moins 65 mm par 75 mm, fixées solidement. L’intention est claire, celle d’identifier chaque engin, donc clarifier les responsabilités. Sur le terrain, certains y voient une « usine à gaz », car la pose et l’entretien demandent du temps, surtout en conditions humides et changeantes.

Jean Lepigouchet, vice-président du CPAG, pointe des réalités concrètes. Aînés peu à l’aise avec le numérique, zones blanches comme autour de Chausey, connexions capricieuses. La règle impose la déclaration avant minuit, alors que l’accès au réseau peut manquer. Pour beaucoup, la marge est courte, et la pêche de loisirs ne se pratique pas toujours près d’un signal fiable.

Ce représentant propose d’allonger le délai de déclaration à 72 heures, voire une semaine. Il souhaite supprimer l’identification des engins et revoir le seuil d’âge de 16 ans. Il rejette aussi l’idée d’un permis payant, redouté comme une seconde étape. La liberté familiale est invoquée : faut-il un permis pour trois coques et deux palourdes ?

Points de friction, garanties des pros et calendrier d’ajustement

Côté professionnels, Xavier Têtard, du Comité régional des pêches, défend la logique de responsabilité. Prélever en milieu naturel suppose des comptes, car toute pression s’additionne. Sans données, pas de gestion fine. Avec des séries fiables, l’autorité ajuste, espèce par espèce. La transparence protège la ressource, puis sécurise l’activité. Chacun connaît sa part d’impact en pêche de loisirs.

Le message se veut apaisant : mieux connaître ne revient pas à punir. Il s’agit d’objectiver les tendances, puis d’appliquer des mesures adaptées si une ressource chute. Associations locales et affaires maritimes de la Manche travaillent déjà à simplifier les points jugés excessifs, afin d’éviter les pièges administratifs et les erreurs de bonne foi.

Un calendrier se dessine : les évolutions attendues pourraient aboutir fin 2025 ou début 2026, pour une application révisée au 1ᵉʳ janvier 2027. Entre-temps, chacun peut tester les outils, préparer les étiquettes, clarifier ses habitudes. Le débat reste ouvert sur l’équilibre entre liberté, lisibilité et contrôle, mais la boussole pointe la donnée et la traçabilité.

Repères clairs pour pratiquer sereinement

Pour s’adapter sans stress, créez votre compte, anticipez l’absence de réseau, et organisez vos relevés. Préparez les étiquettes, tenez un carnet simple, et vérifiez la liste d’espèces sensibles. La pêche de loisirs garde son esprit, tandis que la connaissance collective progresse. En conciliant rigueur et plaisir, chacun défend la mer, tout en préservant des sorties conviviales et responsables.

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