Un récent sondage ravive un débat très sensible. Près de huit Français sur dix soutiennent la priorité nationale pour l’attribution des logements HLM, selon des résultats publiés le 24 septembre. L’adhésion traverse les sexes, varie selon l’âge et diffère selon les affinités politiques. Les chiffres officiels, plus anciens, éclairent aussi la réalité du parc social. Entre intentions et données, les enjeux apparaissent très concrets.
Qui soutient la priorité aux logements HLM aujourd’hui
Le sondage CSA pour CNEWS, Europe 1 et le Journal du Dimanche a été publié le 24 septembre, affirme cnews.fr. Il a été réalisé en ligne les 23 et 24 septembre auprès de 1 010 adultes, selon la méthode des quotas. Au total, 77% soutiennent la priorité nationale pour l’attribution des logements HLM. L’adhésion atteint 77% chez les femmes, tandis que les hommes déclarent 76%.
Les écarts apparaissent surtout avec l’âge, car les jeunes soutiennent davantage la mesure. Chez les 18-24 ans, l’adhésion culmine à 87%. Chez les 65 ans et plus, elle descend à 72%. Les catégories socioprofessionnelles divergent aussi, puisque 71% des CSP+, 84% des CSP- et 75% des inactifs approuvent.
Les affinités politiques creusent des différences marquées. La droite déclare 87% de soutien, et l’extrême droite 98%. La gauche apparaît plus nuancée, car 35% des Écologistes valident la mesure. Le PS atteint 47%, tandis que LFI affiche 58%.
Chiffres clés sur l’occupation des logements HLM en France
Les données Insee de 2013 restent la référence publique la plus complète. Elles estiment à 19,9% la part des logements sociaux occupés par des familles immigrées. L’Union sociale pour l’habitat avance environ 12%. Ce taux retient les ménages de nationalité étrangère, car des immigrés ont acquis la nationalité française.
En 2013, la France comptait 2,7 millions de ménages immigrés, dont 31% vivaient en HLM. Cela représente environ 837 000 logements. Les ménages non immigrés étaient 25,3 millions. Quatorze pour cent habitaient un HLM, soit près de 3,5 millions. Sur environ 4,3 millions de logements sociaux, 80% concernaient des familles non immigrées, 20% des familles immigrées.
Au 1er janvier 2024, la France comptait 5,4 millions de logements HLM. En appliquant le même ratio qu’en 2013, environ un million seraient occupés par des familles immigrées. Une nouvelle enquête logement est en cours. Des chiffres actualisés préciseront ces ordres de grandeur et confirmeront, ou non, ces estimations.
Points de méthode et éclairages complémentaires
Le Rassemblement national défend cette priorité depuis plusieurs années, y compris lors des dernières législatives. La proposition vise la « préférence nationale » pour l’accès au parc social. Elle soulève aussi des débats juridiques et éthiques. Les partisans invoquent l’équité, tandis que les opposants rappellent l’égalité et le droit au logement.
Un éclairage récent vient de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie. Son directeur, Nicolas Pouvreau-Monti, évoque 35% d’immigrés vivant en logement social. Le taux s’établit à 11% chez les personnes sans ascendance migratoire. Il cite aussi un taux de 57% parmi les immigrés sénégalais et maliens. Ces chiffres ont été présentés sur CNEWS.
Selon cet expert, le profil prioritaire reste la famille monoparentale avec plusieurs enfants. Ce profil est souvent rencontré dans l’immigration sahélienne. La demande en logements HLM pèse alors sur les attributions locales. Les situations sociales diffèrent entre territoires et publics. Les données à venir aideront à arbitrer. La tension sur l’offre continue d’alimenter la controverse.
Ce que révèlent ces chiffres et ce qu’il reste à vérifier
Le sondage fixe le décor, car il montre une adhésion large, mais des clivages nets. Les écarts par âge, professions et votes structurent la perception de la priorité nationale. Les séries Insee et les estimations récentes décrivent l’occupation du parc, sans encore trancher. Les prochaines mises à jour affineront la part des publics prioritaires dans les logements HLM. Elles étayeront le débat, alors que la demande reste forte.