Le ton est monté devant l’Assemblée générale. Dans un discours offensif, Donald Trump a choisi l’attaque plutôt que la diplomatie. Il a pris l’ONU pour cible et mêlé symboles et piques personnelles. Entre critiques sur la gestion des crises et anecdotes techniques, il a voulu frapper fort, sans céder sur sa ligne. Il a promis efficacité, résultats et fermeté. Le décor était posé.
À la tribune, Donald Trump charge l’institution
Le 22 septembre, à la tribune onusienne, le président américain a ouvert les hostilités. Il a lancé : « Quel est le but des Nations Unies ? ». Selon lui, l’organisation « écrit des lettres très fermes » sans suite. Pour lui, « les paroles en l’air ne résolvent pas la guerre ».
D’après bfmtv.com, dans la foulée, Donald Trump a affirmé que l’ONU « soutient les personnes qui entrent illégalement » aux États-Unis. Il a assuré qu’elle « encourage une invasion » par l’immigration. Il a accusé les Nations unies de « financer une attaque » contre les frontières occidentales. Puis il a aussi prévenu que l’Europe irait « droit en enfer ».
Il a reproché à l’organisation son inertie dans la résolution des crises. À l’entendre, l’ONU n’appuie ni ne accompagne les efforts déjà engagés. Il a répété avoir « dû faire ces choses à la place des Nations Unies ». La scène a planté un discours à la fois politique et personnel.
Sept conflits revendiqués, Donald Trump réclame des résultats
Il a assuré avoir mis fin à sept conflits depuis le début de son mandat en janvier. Il a cité, entre autres, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ainsi que le Pakistan et l’Inde. Selon lui, il a négocié directement avec les dirigeants de chacun de ces pays pour arracher des accords.
Il a ajouté n’avoir reçu aucun appel des Nations unies pour l’aider à finaliser ces accords. Pas un coup de fil, selon lui, pour accompagner les ultimes étapes. Il a donc présenté ces avancées comme la preuve qu’il a dû agir « à la place des Nations Unies ».
Dans cette veine, Donald Trump a rappelé un refrain. « Tout le monde dit » qu’il devrait recevoir le prix Nobel de la paix pour chacune de ces réalisations. Il a aussitôt relativisé ce trophée. À ses yeux, la vraie récompense, ce sont des fils et des filles réunis avec leurs parents.
Mises en scène, incidents techniques et pique finale
Le propos a aussi joué sur les symboles. Au début de son discours, une panne de téléprompteur a perturbé la prise de parole. L’incident a servi de prétexte narratif. Il l’a évoqué à plusieurs reprises, comme un signe d’impréparation, et comme un contraste utile avec son image d’homme d’action.
À son arrivée au siège, un escalator défectueux a ajouté une note ironique. Donald Trump a relié ces deux pépins au fonctionnement de l’organisation. À ses yeux, ces ratés illustrent une machine lente et mal huilée. Il s’en est servi pour amplifier son reproche d’inefficacité et marquer les esprits.
Il a résumé la scène par une formule mordante. « Voilà les deux choses que j’ai reçues des Nations Unies : un escalator défectueux et un prompteur en panne ». Cette chute a bouclé l’attaque. Elle a donné une image frappante, facile à partager, et taillée pour nourrir le débat.
Ce discours condense une stratégie offensive et symbolique
Entre indignation et storytelling, Donald Trump a cherché à imposer sa lecture du monde. Il oppose résultats et procédures, frontières et flux migratoires, action et inertie. Les incidents techniques ont servi de métaphore, les revendications diplomatiques de vitrine. Reste une question ouverte : quel rôle l’ONU peut-elle encore jouer face à un tel rapport de force ? Le débat ne fait que commencer.