Un vol annulé, une compétition en jeu : Pauline Ferrand-Prévôt, championne de Paris-Roubaix et future fiancée de Dylan van Baarle, reste bloquée à Paris alors que les Mondiaux de cyclisme démarrent sous tension au Rwanda. Une cyberattaque sur Bruxelles paralyse son trajet, menaçant son timing d’arrivée pour la course reine. Pourtant, cette contre-performance aérienne pourrait bien devenir une opportunité inattendue.
Pauline Ferrand-Prévôt face à un départ avorté
Samedi soir, le vol Rwandair reliant Paris à Kigali via Bruxelles devait emmener Pauline Ferrand-Prévôt et une partie de la délégation tricolore. Pourtant, l’appareil n’a jamais quitté le sol. Une cyberattaque ciblant plusieurs aéroports européens, dont Bruxelles, a annulé le décollage. Coincée à Charles-de-Gaulle, la championne a dû improviser un repos forcé, entourée de Pavel Sivakov, Valentin Paret-Peintre et Michel Callot, président de la Fédération française.
Cette annulation survient à un moment critique. Les Mondiaux, phare du calendrier cycliste, exigent une préparation minutieuse. Sans ce retard, Pauline Ferrand-Prévôt aurait déjà foulé les routes rwandaises pour s’adapter au dénivelé exigeant. Le report à 14h10 ce dimanche offre un répit, mais réduit drastiquement le temps d’acclimatation avant la course en ligne.
Malgré tout, l’équipe a trouvé refuge dans un hôtel proche de l’aéroport. Un contre-la-montre logistique s’engage : atterrir à 22h40 à Kigali laisse six jours pour peaufiner stratégie et condition physique. Le reste de la délégation, attendu mercredi, devra gérer un décalage horaire serré.
Cyberattaque européenne : conséquences pour les Mondiaux
L’attaque informatique, sans précédent dans le secteur aérien, illustre la vulnérabilité des infrastructures sportives face aux risques externes. Bruxelles, hub crucial pour les vols africains, a vu ses systèmes paralysés, perturbant des dizaines de délégations. Pour les coureurs, chaque heure perdue compte : l’altitude de Kigali (1 500 m) exige une adaptation rapide, souvent réalisée en amont.
Les équipes rivales, bien que touchées, ont anticipé ces imprévus. Certaines ont opté pour des trajets alternatifs via Istanbul ou Dubaï, minimisant les retards. En revanche, la délégation française, dépendante de Rwandair, subit pleinement l’impact. Pavel Sivakov, espoir de la course en ligne, voit son rythme d’entraînement chamboulé, un défi supplémentaire pour Thomas Voeckler, sélectionneur en quête de médailles.
Pourtant, cette crise révèle aussi une solidarité inattendue. Les pilotes et hôtesses, malgré la pression, ont organisé des transferts groupés vers des hébergements temporaires. Une coordination saluée par les athlètes, habitués aux aléas des déplacements internationaux. Reste à espérer que les prochains vols respecteront les nouveaux créneaux.
Pauline Ferrand-Prévôt : humour et détermination
Sur Instagram, Pauline Ferrand-Prévôt transforme l’imprévu en moment de légèreté. « Repos vélo forcé pour une journée », lance-t-elle avec humour, rappelant son récent triomphe à Paris-Roubaix. Fiancée depuis peu à Dylan van Baarle, elle profite de ce sursis pour se ressourcer, un luxe rare en pleine saison. Son message, éphémère mais viral, réconforte les fans inquiets de son retard.
« J’espère arriver à Kigali avant la fin de la course », ironise-t-elle, consciente de l’enjeu. Six jours suffiront-ils pour retrouver le rythme ? Son palmarès, marqué par une polyvalence légendaire (VTT, route, cyclo-cross), laisse présager une adaptation rapide. Les épreuves de sélection, souvent plus rudes que les Mondiaux eux-mêmes, ont forgé sa résilience.
Derrière le sourire, une stratégie s’affine. Ce répit inattendu permet de corriger les derniers détails : matériel, nutrition, étirements. Pour Pauline Ferrand-Prévôt, chaque minute compte, mais aucune ne sera gaspillée. Son objectif reste clair : briller sous les projecteurs rwandais, malgré les turbulences.
Un rebond stratégique vers la gloire mondiale
Ce contretemps aérien, loin de décourager Pauline Ferrand-Prévôt, renforce sa détermination. Transformant l’obstacle en allié, elle incarne l’esprit compétitif qui fait vibrer le cyclisme. Avec six jours devant elle, chaque seconde devient une étape vers le sacre. Les Mondiaux n’attendent personne, mais elle sait que les plus grandes victoires naissent parfois des défis les plus inattendus.