Un jeune d’Issé condamné pour avoir tenté de siphonner du carburant sur un chantier

Peines financières, traces matérielles et récit contesté convergent vers une nuit mouvante et des responsabilités assumées

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La condamnation d’un jeune d’Issé retient l’attention après une tentative de siphonnage de carburant sur un chantier de travaux publics. L’affaire, suivie par le tribunal correctionnel de Nantes, s’appuie sur des indices précis. Au cœur du dossier, des déplacements relevés et des traces exploitées par les enquêteurs pour reconstituer la nuit des faits.

Intervention nocturne et fourgon bloqué autour du carburant

Dans la nuit du 18 juin 2023, une alerte venue de la sécurité d’un chantier à Châteaubriant déclenche l’intervention des gendarmes peu après minuit. Selon actu.fr, un fourgon blanc, signalé en stationnement contre le grillage, porte de fausses plaques. L’agent bloque aussitôt le véhicule en se plaçant en travers de la voie.

Le jeune, âgé de 19 ans au moment des faits, est identifié comme utilisateur du fourgon. Administrativement, le véhicule est au nom de son père. Il soutient un échange de véhicules et affirme qu’on lui a volé le fourgon, plainte à l’appui, sans retour pendant un an et demi.

Aux enquêteurs, il dit qu’il était chez lui ce soir-là et qu’il va d’ordinaire à la boxe le dimanche à Châteaubriant. Il répète cette version à l’audience du 2 septembre 2025. La procédure retient toutefois la cohérence des premiers constats, l’alerte immédiate et le contexte d’un chantier de travaux publics.

Indices techniques et itinéraire autour du carburant ciblé

Le téléphone du prévenu borne dans la zone artisanale de Gravotel, à Moisdon-la-Rivière, soit à une dizaine de kilomètres. Les gendarmes relèvent aussi de l’ADN sur place. Une décision rendue en 2024, qu’il dit ignorer, complique son dossier. Le parquet raille sa “malchance”, estimant la thèse de l’erreur d’identité peu convaincante.

Le ministère public rappelle un constat de terrain. Le vol de carburant prospère quand le gasoil se renchérit. Il affirme que le téléphone a pu être coupé plus tôt dans la soirée, ce qui expliquerait l’écart de localisation, et décrit un déplacement nocturne compatible avec une tentative de siphonnage organisée.

La défense nuance. Me Alexis Crestin avance un possible “transfert d’ADN”, si le voleur du fourgon a saisi volant et pommeau. Les scellés mentionnent d’ailleurs un ADN masculin inconnu. Selon lui, l’addition d’indices reste discutable, l’itinéraire n’étant pas une preuve, et la scène pouvant mêler plusieurs acteurs.

Débats au tribunal et décision, peines et réparations

À l’audience du 2 septembre 2025, le parquet requiert sept mois de prison avec sursis, présenté comme un avertissement. Les juges retiennent finalement la culpabilité. Le jeune est condamné à 60 jours-amendes à 10 €, soit 600 €, à régler sous deux mois, faute de quoi les jours non payés seront purgés.

La juridiction fixe aussi 200 € de dommages et intérêts pour le groupe de travaux publics Hervé, dont le siège est à Juigné-des-Moutiers. Le droit d’appel court pendant dix jours. La défense réitère ses réserves, invoquant l’ADN inconnu et les zones d’ombre du traçage.

L’affaire rappelle les tensions autour du carburant sur des sites exposés. Elle souligne l’effet des surveillances, la valeur probante des traces et les limites des souvenirs tardifs. Entre bornages, ADN et récits, le dossier a convaincu la cour qu’un siphonnage avait été préparé, malgré les dénégations persistantes du prévenu.

Ce dossier rappelle les risques et les coûts encourus

La décision de Nantes met en lumière la vigilance des chantiers, l’exploitation des indices et la gradation des peines financières. Elle ne tranche pas toutes les inconnues, mais fixe des responsabilités et des réparations. Le carburant attire les convoitises et la justice rappelle que l’addition monte vite : enquête, amende, indemnisation et, en cas d’impayé, incarcération possible.

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