Les élèves d’une école des Yvelines privés de cour de récréation par décision de justice

Une décision secoue une communauté et interroge l’équilibre entre jeu, voisinage et règles locales

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L’interdiction d’accès à la grande cour bouleverse le rythme des enfants et inquiète les familles. Dès la rentrée, la décision judiciaire s’est imposée, nette, et a refermé un espace vital pour le jeu. Le débat enfle, car la mesure touche le quotidien, l’organisation et les apprentissages. Dans ce contexte tendu, l’école doit composer, sous pression, avec des voisins excédés et des règles strictes.

L’école fermée bouleverse un quartier et impose de nouveaux rythmes

Au 34, rue de la Muette, à Maisons-Laffitte, la grande cour de 500 m² est fermée depuis le 10 août 2025, après un jugement rendu le 15 mai 2025 par le tribunal judiciaire de Versailles. Les enfants de 3 à 11 ans se partagent désormais une cour intérieure de 100 m². La direction doit fractionner les récréations afin d’éviter la cohue et limiter les risques.

La petite cour accepte environ 25 enfants à la fois, ce qui oblige à établir des tours précis. Le temps de pause se dilue, les équipes s’adaptent, et la surveillance se réorganise. Les familles redoutent une fatigue accrue, car la récréation aide à souffler et à mieux apprendre.

Cinq copropriétaires d’une résidence rue Lavoisier se plaignent de nuisances sonores depuis novembre 2020. Ils parlent de cris perceptibles fenêtres fermées, parfois jusqu’à cinq heures par jour. La plainte vise la durée et l’intensité du bruit, jugées incompatibles avec le télétravail ou le repos des retraités.

Procédure autour de l’école et fondement juridique contesté

En 2022, un recours à une conciliatrice de justice a échoué, la réduction des temps d’usage n’ayant pas convaincu. Une audience a suivi le 23 mars 2023. Le tribunal a ensuite ordonné l’arrêt d’usage de la parcelle louée depuis 2021. Le dispositif s’appuie sur le règlement du Parc daté de 1834 et attribué à Jacques Laffitte, un texte jugé inadapté au présent.

La décision est exécutoire pendant l’appel, ce qui la rend immédiate et durable. Une astreinte de 300 euros par jour sanctionne tout non-respect. Les copropriétaires ont demandé des dommages et intérêts pour dépréciation, sans obtenir gain de cause. La direction invoque un risque de précédent pour d’autres activités bruyantes, comme les écuries, l’hippodrome, les sports ou la restauration.

Le gestionnaire alerte sur l’équilibre économique, car des parents envisagent une désinscription. Si la moitié des élèves partent, l’établissement pourrait fermer. L’enjeu dépasse la seule organisation des pauses et questionne la vie collective.

Appel, conséquences à court terme et aides municipales

Un appel est en cours, tandis qu’une décision sur le caractère exécutoire est attendue le 2 octobre 2025. Pendant ce temps, les sorties en forêt ou dans le parc restent possibles, mais elles allongent les trajets et posent des questions de sécurité. Le contexte s’est durci depuis l’attentat contre Samuel Paty, qui avait motivé l’achat de la parcelle en 2021.

La mairie tente d’amortir le choc. Elle ouvre les jardins de la Maison de la petite enfance, à environ 300 mètres, accessibles depuis l’avenue Lavoisier. Elle prévoit des aménagements de voirie rue de la Muette pour sécuriser les déplacements. Les enfants peuvent aussi profiter librement de l’aire de jeux de la salle Malesherbes, récemment rénovée et déjà connue des familles.

Ces solutions restent transitoires, car elles supposent des trajets encadrés et une logistique rigoureuse. Les équipes composent avec des créneaux morcelés et des distances non négligeables. L’école ajuste les emplois du temps et renforce la coordination avec la ville.

Ce que cette décision change concrètement pour les familles

Les prochains mois seront décisifs, car l’appel pourrait durer et figer l’organisation. Les familles s’interrogent sur la pérennité des solutions actuelles, la fatigue des enfants, et l’attractivité de la scolarité. L’établissement reste sous contrainte financière et relationnelle, entre droit au calme et droit au jeu.

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