Le basculement s’accélère. Pour adapter la consommation à la production solaire, la France change sa stratégie tarifaire dès novembre 2025. Les heures creuses ne se limitent plus à la nuit : une partie migre en journée. Le calendrier est fixé, la mise en œuvre progressive, et chaque foyer sera informé en temps utile. Objectif : aligner confort et stabilité du réseau.
Pourquoi les heures creuses glissent vers la mi-journée
Dans les années 1960, le système nuit-jour récompensait une consommation décalée. Les centrales nucléaires produisaient la nuit, et la demande restait faible. Le contexte a changé. Le photovoltaïque s’impose, l’électricité abonde quand le soleil est haut. Le réseau doit suivre ce déplacement. L’époque impose une nouvelle logique.
Entre 11 h et 17 h, surtout l’été, la production nationale grimpe et les prix de gros se détendent. C’est là que les heures creuses gagnent en pertinence. Elles orientent la demande vers ces créneaux lumineux. Le résultat améliore l’équilibre local, limite les pertes et valorise l’énergie solaire.
La Commission de régulation de l’Énergie acte ce virage. Elle modernise un outil ancien pour réduire les pointes, soulager les lignes et stabiliser les tarifs. En décalant une part de la consommation au milieu de la journée, le réseau utilise mieux les moyens bas-carbone et sécurise l’approvisionnement durablement.
Nouveaux repères pour planifier vos heures creuses
Le volume quotidien ne change pas. Chacun conserve huit heures à prix réduit. La nouveauté tient à la répartition. Une part reste la nuit pour préserver les habitudes. L’autre s’ouvre en journée, afin d’épouser la production solaire. Cette organisation rend heures creuses plus efficaces et plus lisibles.
Du 1er avril au 31 octobre, la plage estivale se scinde en deux blocs. Au moins cinq heures consécutives demeurent la nuit pour la recharge. Jusqu’à trois heures supplémentaires peuvent apparaître en début d’après-midi, dans un cadre compris entre 11 h et 17 h, quand l’énergie afflue.
En hiver, lorsque le soleil se fait rare, la priorité revient aux créneaux nocturnes. Selon les contraintes locales, les huit heures réduites peuvent rester intégrales la nuit. Cette souplesse évite les tensions, épouse les réalités régionales et absorbe les aléas, sans bouleverser les usages ancrés du quotidien.
Qui est concerné, qui prévient, et quand cela arrive
Quatorze millions et demi de foyers disposent d’une option Heures Pleines / Heures Réduites, environ 40 % des ménages. Onze millions verront leurs plages évoluer. Trois millions et demi ne bougeront pas, horaires déjà conformes. Parmi eux, 1,4 million gardent la plage nocturne 23 h – 7 h.
La réforme ne dépend pas d’EDF. La décision vient du régulateur et Enedis l’applique sur 95 % du territoire. Le gestionnaire prévient le fournisseur six mois avant. Celui-ci vous confirme, au moins un mois avant, la date de bascule et les nouvelles heures creuses associées à votre compteur.
Peu importe le logo sur la facture. Engie, TotalEnergies, Ekwateur et d’autres appliqueront les mêmes grilles transmises par Enedis. Vous restez libre de comparer le prix du kilowattheure et l’indexation. Le changement de fournisseur est gratuit, sans engagement, sans coupure. Ajuster l’offre demeure la première source d’économies durables.
Ce que changeront concrètement ces nouveaux horaires pour vous
S’adapter devient simple et rentable. Le contacteur jour-nuit pilote déjà le chauffe-eau, qui suivra les nouvelles plages sans réglage. Programmez lave-linge, four à chaleur tournante ou recharge de voiture entre 11 h et 17 h. Profitez des heures creuses diurnes, comparez les offres, et transformez la transition en baisse concrète de facture. Vous gagnez en confort, le réseau gagne en stabilité.