Le risque s’impose, sans grandiloquence. Un missile russe suffit à geler une capitale. L’avertissement décrit un monde où vitesse, IA et énergie dirigée dictent l’avantage. Le propos refuse l’illusion de sécurité. L’Europe doit décider vite, investir mieux et tracer des lignes rouges claires, car l’ambiguïté nourrit l’escalade et fragilise la dissuasion.
Un missile russe change l’équation de la dissuasion
Près de l’Ukraine, selon lexpress.fr, la ligne rouge bouge. Les oblasts annexés, intégrés juridiquement, abaissent le risque immédiat. Pourtant, l’envoi de troupes françaises ou britanniques ferait grimper l’escalade. Dans ce théâtre saturé de capteurs, chaque erreur tactique peut déclencher une chaîne incontrôlable.
La coalition de 26 pays pour une force de réassurance aiderait un cessez-le-feu. Des incidents resteraient probables. Washington hésite sur l’engagement direct, donc la spirale pourrait s’enclencher si un appareil américain tombait.
La dissuasion française demeure crédible, avec un partage de 3 000 cibles coordonné avec Londres. Pourtant, un missile russe pourrait vitrifier Paris, Marseille ou Lyon. Le parapluie nucléaire ne protège pas contre tout. D’où l’exigence d’un tempo maîtrisé, de stocks et d’une planification sans slogans.
Face à la Chine, le missile russe n’est pas l’unique péril
Horizon 2049 : Pékin vise la première place. En 2023, son PIB atteignait 82 % de celui des États-Unis. En 2025, la croissance attendue est de 5,2 %, contre 2 à 3 % aux États-Unis. L’écart se comble, donc la vulnérabilité stratégique américaine augmente.
Les chiffres militaires restent discutés. Pékin annonce 300 milliards de dollars, tandis que des renseignements évoquent un niveau voisin de 1 000 milliards. Le défilé du 3 septembre a montré missiles intercontinentaux, drones et armes laser. Vers 2030, le stock pourrait atteindre 1 000 têtes, puis approcher l’équivalence vers 2035.
La dissuasion américaine doit s’adosser à la technologie. Le “dôme d’or”, extrapolation du modèle israélien sol-sol, resterait insuffisant face à des salves massives. Il faudrait un bouclier spatial : lasers orbitaux et armes à énergie cinétique. L’effort est colossal, mais 1 000 milliards annuels l’autorisent, tandis qu’un missile russe rappelle la vulnérabilité urbaine.
Réarmer, intégrer, décider vite dans un ordre instable
L’Europe hésite entre médiation et puissance. Une conférence façon Yalta, réunissant membres permanents, plus Inde, Brésil et Afrique du Sud, fixerait des zones d’influence. Le centre de gravité glisse vers le Sud global. Pour peser, il faut une voix politique réelle et une défense crédible.
La France ne soutient pas longtemps une guerre de haute intensité avec ses moyens actuels. En 1969, l’effort atteignait 4,14 % du PIB ; s’il avait été maintenu, 1 333 milliards supplémentaires auraient été investis. Il faudra près de dix ans pour combler l’écart. Les États-Unis disposent de 11 porte-avions et de 14 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins.
Demain, la vitesse décide. Le MGCS liera chars, capteurs, IA et drones pour une boucle décisionnelle continue. La “vitesse quantique” promet des choix quasi instantanés. En Ukraine, la maille capteurs-drones-traitements freine la percée. La dissuasion britannique dépend des Trident américains, donc l’autonomie reste limitée, tandis qu’un missile russe rappelle le coût réel de l’erreur.
Préserver la paix exige des choix rapides, lucides, coûteux
Éviter l’escalade impose un réarmement soutenu, une Europe de la défense assumée et des outils spatiaux crédibles. La diplomatie pèse si la force reste indiscutable, car l’adversaire calcule. Il faut des lignes lisibles, sans bravade. Faute de clarté, un missile russe pourrait rappeler en une minute ce que l’impuissance oublie trop vite.