Le signal est fort et interroge les habitudes d’achat. Un magasin d’ameublement apprécié prépare son retrait du paysage français, tandis que les clients mesurent déjà le manque à venir. L’annonce bouscule des repères construits au fil des années et met en lumière une mutation rapide du secteur, entre inspirations en showroom et parcours d’achat entièrement digitalisés, désormais dominants.
Un magasin d’ameublement devenu repère, bientôt fermé
En août 2020, selon adcf.org, Kave Home a inauguré à La Roche-sur-Yon un espace de 900 m² face au centre commercial des Flâneries. Pensé comme une galerie vivante, le lieu mêlait mobilier, décoration, literie et arts de la table. Le style méditerranéen guidait l’ensemble, avec des ambiances chaleureuses et des conseils attentifs, très appréciés des visiteurs.
La boutique a vite trouvé son public. Les habitants comparaient, photographiaient, échangeaient avec des conseillers impliqués. Le positionnement, clair et accessible, offrait une alternative crédible aux enseignes déjà ancrées, dont Maisons du Monde et Zara Home. La scénographie facilitait la décision, grâce à des mises en scène prêtes à adopter dans chaque pièce du foyer, sans détour par une grande agglomération.
La date est fixée : liquidation totale avant la fermeture définitive le 25 août 2025. Ce magasin d’ameublement s’arrête après cinq années marquantes. Les clients saluent une expérience conviviale et précise, difficile à reproduire en ligne. Le retrait laisse un vide dans le parcours déco local, où l’on venait s’inspirer, tester les matières, valider un confort, puis repartir avec une idée claire.
Pression du marché et avenir du magasin d’ameublement
Derrière cette fermeture, un contexte tendu. Selon mnei.fr, l’enseigne compte 340 boutiques dans plusieurs pays, avec 55 % des ventes en France. Entre 2022 et 2023, le bénéfice a chuté de 74 %, passant de 33,8 M€ à 8,8 M€. L’urgence a imposé une remise à plat, tandis que l’e-commerce imposait ses codes et ses délais.
Le plan prévoit la fermeture ou le transfert de 40 à 50 sites d’ici 2026 pour économiser 85 M€ en trois ans. Les baux commerciaux sont renégociés, surtout en centres-villes coûteux, et des relocalisations en galeries commerciales améliorent les conditions financières. En parallèle, près de 30 % du réseau pourraient passer en franchise ou affiliation pour partager les risques et gagner en agilité.
La concurrence se densifie. The Conran Shop et Casa élargissent l’offre, pendant que les références historiques restent visibles. Le magasin d’ameublement doit désormais articuler showroom sélectif et expérience digitale fluide. Les arbitrages deviennent plus tranchés : moins de mètres carrés, davantage de services, une logistique fiable, et un suivi client précis, du panier à la livraison.
Emplois, territoire et nouveaux usages après la fermeture
Les effets locaux se font sentir. Le voisinage commercial perd un point d’attraction ; les flux reculent et la zone se fragilise. Les équipes affrontent une épreuve humaine : reconversion, mobilité, priorités à repenser. Des dispositifs de formation accompagnent ces transitions, pour préserver les parcours et maintenir la confiance malgré l’instabilité.
Les usages évoluent vite. On commande canapés, tables basses et luminaires depuis chez soi, avec retours simplifiés et délais lisibles. L’enseigne renforce l’e-commerce, développe la réalité augmentée pour visualiser les meubles à domicile, et intensifie sa présence sur les réseaux sociaux. Cette cohérence entre boutique et plateforme nourrit l’espoir d’un modèle mieux équilibré.
Le phénomène dépasse le mobilier. Des réseaux réorganisent leurs formats, tandis que des restaurants affrontent des procédures de redressement. Une chaîne de jardinage a listé des villes promises à la fermeture. Dans cet écosystème instable, le magasin d’ameublement reste attendu, s’il propose proximité, prix justes, services clairs et un conseil qui fait vraiment la différence.
Ce retrait engage des décisions utiles pour reconstruire la confiance
La séquence raconte un élan, puis des contraintes : succès initial, pression digitale, coûts élevés. Les clients migrent en ligne, mais gardent le goût des essais concrets et du conseil. Un magasin d’ameublement peut encore convaincre s’il marie vitrine sélective, outils numériques simples et logistique fiable, avec un accompagnement solide des équipes pour traverser ce cap.