Sur un plateau, une phrase coupe le souffle : “C’était un requin.” L’aveu renvoie à des vacances avec Johnny Hallyday et éclaire une peur viscérale de l’eau. Aujourd’hui, Laura Smet avance malgré ce vertige, guidée par le jeu et la rigueur. La caméra appelle tandis que l’apnée impose son rythme. Le frisson devient matière, sans tout dévoiler d’emblée, tandis que l’émotion s’installe et prépare une histoire plus large.
Un rôle intense où Laura Smet plonge sans reculer
Depuis plusieurs semaines, elle porte Surface sur France 2 aux côtés de Tomer Sisley. Elle incarne Noémie, flic parisienne mutée en Aveyron après une faute. La remontée du corps d’un enfant fissure le silence. L’enquête s’ouvre, tendue et précise, et creuse un passé que chacun protège avec acharnement.
Noémie croit d’abord au placard. Pourtant, les faits s’alignent, les regards se ferment, la solidarité locale devient opaque. Le moindre détail compte et chaque geste pèse. La série réclame souffle, écoute et sang-froid. Le décor naturel contraste avec une tension sourde qui avance, scène après scène, sans répit.
Après trois ans loin des plateaux, l’actrice revient avec une énergie neuve. Son héroïne affiche des marques visibles et d’autres enfouies. L’angle “animal sauvage” la séduit, car il impose l’instinct et la retenue. Ici, Laura Smet avance sur un fil, sans tricher, et trouve une voie qui tient.
Un tournage millimétré pour sécuriser Laura Smet sous l’eau
Dans Surface, l’enquête passe par un village englouti après l’ouverture d’un barrage. Il faut plonger, regarder, remonter des preuves. La comédienne redoute l’eau et les profondeurs. En lisant le scénario, elle s’imagine un lac, des rochers et des courants. Cette simple idée suffit à nouer l’estomac.
La réalité rassure avec une piscine à 30 °C, des balises et une équipe dédiée. Les prises se font à –9 mètres, en apnée, reliée à une corde. Pas de bouteille, seulement des consignes claires, des signaux et un cadre strict. La peur ne disparaît pas, elle se pilote et se dompte.
Le travail suit des paliers : répétitions, échauffements, respiration, durée maîtrisée. Les techniciens veillent, les doublures testent, la caméra suit. Le courage n’efface pas le risque, il le rend calculable. À ce prix, Laura Smet transforme l’angoisse en matière de jeu et en vérité de rôle.
La crique, le scooter et l’ombre qui revient encore
À seize ans, en vacances avec son père, Johnny Hallyday, elle doit traverser une crique. Elle veut faire la maligne sur un scooter des mers. Son père agite les bras. Sous elle, une masse passe, longue comme un bus. Le temps se fige, la gorge se serre.
C’était un grand requin blanc. La peur claque, le corps se crispe, puis s’ancre. Depuis, l’eau garde une emprise durable. Invitée de Quotidien, vendredi 5 septembre, elle raconte sans emphase. L’image remonte entière. Le souvenir s’impose et dicte son cadre aux scènes immergées, sans relâche.
Reste à tenir, respirer et accepter le vide. Le plateau aide avec un cadre sûr, des gestes rodés et des regards présents. La peur ne part jamais, elle circule et s’apprivoise. Avec ce bagage, Laura Smet choisit la mise en danger juste, celle qui nourrit le jeu sans le déborder.
Entre vulnérabilité, maîtrise et silence, un cap franchi
Au bout du chemin, le vertige devient force, car chaque pas se mesure. La confiance offerte aux équipes pèse autant que la technique. Le frisson se règle à la hauteur du rôle, sans effets. En allant là où l’eau inquiète, Laura Smet gagne une épaisseur rare et pose une présence qui tient.