« J’ai fait comme si j’étais un Français parmi d’autres. Je suis allé prendre une boisson à la machine » : les premiers instants en France de Daouda Diakhite, venu de Mauritanie

Un récit de premiers pas, entre dignité, lectures et volonté de reconstruire une vie libre

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Premiers instants en France, premiers gestes ordinaires qui prennent une valeur immense. Daouda Diakhite, arrivé après des années de lutte et d’errance, s’avance dans une gare parisienne sans se laisser submerger par le tumulte. Un billet de bus, un livre serré dans la main, et l’envie d’appartenir à ce décor : tout devient symbole d’un nouveau départ.

Hériter et avancer : l’élan de Daouda Diakhite

Selon lemonde.fr, l’histoire commence avant lui, car la famille a connu l’esclavage en Mauritanie. Le grand-père a travaillé sans répit, et le père a fui ce destin en servant dans l’armée française. Là-bas, l’enfant a pu entrer à l’école à onze ans, puis il a appris la mécanique.

Le diplôme en poche, il n’a pas trouvé d’emploi, car le poids social colle à la peau. Être fils d’esclaves ferme des portes, et la loi reste muette. Il s’engage alors pour les droits humains, puis affronte les menaces du pouvoir en place. La peur monte, mais la volonté tient.

En 2017, il part pour la France du père, décédé en 2012 après des années passées ici. Il manque d’argent, donc il s’arrête au Maroc. Quatre années passent à garder chameaux et dromadaires dans le Sahara occidental, tandis que le projet mûrit. Cette trajectoire forge Daouda Diakhite, et fixe un horizon clair.

Chemin vers Paris de Daouda Diakhite : repères et lectures

Quand l’argent réuni suffit, il traverse vers l’Espagne sur une embarcation plus sûre, loin des canots pleins. Un car file ensuite, vite, et l’arrivée se fait à Banyuls-sur-Mer le 20 décembre 2020. Le premier geste mène à la Croix-Rouge, et une assiette de pâtes apaise le corps.

Le voyage continue en FlixBus, tandis qu’un livre accompagne aussi la route. « Les jeunes s’interrogent, réponses pratiques », volume 1, publié en 1989. La couverture, protégée par une pub Innjoo pour un portable à 179 euros, intrigue. Le chapitre 14 questionne le courage. Le thème explore la détresse, donc il éclaire.

Musulman, il lit des citations bibliques, car le sens dépasse la source. Le 22 décembre 2020, à Bercy, il achète une boisson à la machine. Il attend trois heures un ami, tandis que les contrôles COVID s’éloignent. Le conseil du père sur gendarmes et police reste présent chez Daouda Diakhite.

Vivre debout à Paris, chercher la stabilité et préparer l’avenir

Un foyer près de la place de Clichy l’accueille, mais l’ambiance isole, et certains le rabaissent. Viennent des nuits dehors, car le 115 répond rarement, malgré des appels quotidiens pendant six mois. Pour tenir, il marche et lit, et garde l’esprit en éveil, tandis qu’un voyage à Rouen apaise parfois.

Il lit les panneaux d’histoire à Versailles, et à Saint-Lazare il observe aussi. Le Secours catholique offre un accueil de jour, des amitiés naissent. La demande d’asile avance, un centre d’accueil propose un toit. Le dentiste retire puis reconstruit les dents, car la sous-alimentation a blessé son sourire.

Depuis le 18 janvier 2024, il vit au foyer Equalis à Conflans-Sainte-Honorine, en chambre double. La cour a des palettes et une fresque de plage. Il lit « 200 modèles de lettres » de Pierre Maury, 1986, lettre 83. Daouda Diakhite attend ici, avec patience, le droit de travailler encore.

Espérer une vie digne, gagner sa place par le travail et la lecture

La route a duré des années, et la patience a tenu, car l’objectif reste net. Le pays d’accueil demande des preuves, donc il apprend sans relâche, et construit des repères. Entre foyer, livres et projets, Daouda Diakhite garde une force tranquille, puis cherche un emploi dans des villes paisibles. Quand les portes s’ouvriront, il saura répondre présent, avec gratitude, méthode et constance.

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