Thierry Marx : « Les restaurants qui ferment le plus souvent sont ceux qui proposent de la bonne cuisine »

Le chef alerte sur l’urgence de protéger les restaurants et la cuisine artisanale face aux coûts

Publié le

L’excellence culinaire peut coûter sa survie. Derrière les vitrines, la pression grimpe et les équipes tiennent. Avec Thierry Marx, le constat devient un appel. Protéger les tables qui cuisinent, soutenir les métiers de bouche et rappeler qu’une assiette sincère mérite mieux qu’un combat inégal. Le pays hésite, pourtant l’urgence s’impose. Préserver la cuisine vivante, c’est préserver une identité.

Un choc économique que Thierry Marx qualifie de crise durable

Selon ladepeche.fr, l’été a laissé des salles moins pleines et des regards inquiets. Sur le littoral comme ailleurs, la fréquentation a chuté de 25 à 30 % cet été. Les professionnels ne parlent plus d’un simple trou d’air. Ils décrivent une pente installée, nourrie par des dépenses reportées et des arbitrages familiaux.

Après le Covid, des entreprises n’avaient plus de trésorerie. L’énergie a flambé, les factures ont explosé, et 8 500 fermetures en 2023 liées à l’électricité ont suivi. Les charges écrasent des maisons rigoureuses. Travailler des produits frais serre les marges. Un service plein ne suffit plus à équilibrer la carte.

La réalité devient paradoxale : plus la cuisine gagne en exigence, plus le risque de fermeture augmente. Les artisans bouclent avec 2 % de marge quand l’industriel affiche 8 %. Thierry Marx le répète, la crise dépasse la saison. Trente ans d’alertes ont préparé cette rupture, désormais visible.

Quand la “dégastonomisation” menace les territoires et l’identité

Dans le monde rural, les bistrots s’éteignent et laissent place à des distributeurs de pizzas, à des pains standardisés. Les villages perdent leurs repères, et l’attractivité recule avec le goût. Moins de tables vivantes, c’est moins de raisons d’arriver, puis de revenir. Le tourisme s’en ressent, tout comme l’économie locale.

Pour répondre, il faut valoriser le “fait maison” et bâtir un label clair. Quand le client comprend ce qu’il mange, il accepte le juste prix. Transparence des produits, mise en avant du geste, parole honnête. Ces choix ravivent le désir et redonnent du sens, pour voyageurs comme habitués.

L’ambition doit inclure chaque artisan : boulangers, bouchers, poissonniers. Tous donnent une saveur à la ville et au village. L’époque valorise les écoles de commerce, pourtant l’hôtellerie-restauration reste un ascenseur social puissant. Thierry Marx défend cette chaîne de métiers, car elle relie terroirs, savoir-faire et dignité du travail bien fait.

Des solutions immédiates et une loi-cadre que porte Thierry Marx

Les prix montent quand les coûts s’envolent, parfois seule voie pour survivre. Accuser la carte ne résout rien, car l’électricité, les salaires et les matières pèsent lourd. Le public aime la cuisine française, mais son budget freine ses envies. L’équilibre passera par des charges allégées et un soutien clair.

La loi-cadre réclamée passerait du discours à l’action. Des rencontres ont eu lieu avec des députés, puis des sénateurs, et le calendrier s’accélère. Objectif : protéger les restaurants, sécuriser l’artisanat, garantir un cadre stable pour investir. Avec un texte lisible, les acteurs sauraient où aller, et pourraient bâtir plus sereinement.

Reste l’humain : la pénurie atteint deux cent mille postes. Les causes se croisent, entre salaires, logement et mobilité. L’écart entre net et brut fatigue tous les recrutements, tandis que la fiscalité sur les pourboires inquiète. Thierry Marx appelle à la formation, à l’apprentissage, et à des passerelles via France Travail.

Préserver nos tables vivantes exige des choix courageux et rapides

La sauvegarde passe par des charges allégées, une étiquette “fait maison” crédible, et des métiers revalorisés. Une loi-cadre donnerait un cap, tandis que la formation ouvrirait des carrières durables. Avec Thierry Marx en éclaireur, la France peut défendre ses bistrots et ses artisans. L’envie de s’asseoir à une table qui cuisine vraiment peut survivre. Malgré la pression des coûts et la pénurie de talents, ce choix reste possible.

Faites passer le mot : partagez cet article avec vos proches.