« On ne se sent plus en sécurité chez nous » : à Hendaye, des riverains sont en conflit contre l’aéroport de Saint-Sébastien

Tensions grandissantes à Hendaye face aux survols répétés et aux réponses jugées trop lentes des autorités

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À Hendaye, le vacarme des avions ne s’arrête plus et la patience s’effrite. Depuis des années, les trajectoires frôlent les toits, et les habitants parlent d’insécurité au quotidien. Le débat se crispe, car l’aéroport de Saint-Sébastien se trouve au cœur de leurs journées. Entre santé, environnement et droit, une pétition relance la pression publique. Les élus s’en mêlent, les chiffres s’accumulent, l’exaspération grimpe.

Vivre les nuisances quotidiennes autour de l’aéroport de Saint-Sébastien

Depuis 1955, les avions vers Fontarabie-Hondarribia survolent Hendaye, près des toits raconte sudouest.fr. Sur son balcon, Paco Durandeau compte des pauses courtes. Airbus ou Boeing fendent le ciel, puis se posent à une centaine de mètres. En haute saison, il note jusqu’à vingt-quatre par jour. Début juillet 2025, il lance une pétition.

Ce mouvement fédère Mirentxu Irigoyen, ancienne maîtresse des écoles, Jean-Marc Idrac, et Patrick Ferret, chargé d’innovation en économie circulaire. Tous subissent les survols et redoutent les effets. L’aéroport de Saint-Sébastien inquiète. Face à la piste, la baie de Txingudi, à cent mètres, abrite 250 espèces. Au bruit, elle se vide.

Jean-Marc Idrac alerte sur une urgence sanitaire, car les toits d’Hendaye Plage noircissent. Le quartier, placé sur la trajectoire, vit sous une pluie de résidus. Sur le sable, le spectacle attire pourtant les vacanciers, qui guettent déjà chaque approche. Certains applaudissent les atterrissages, tandis que les riverains serrent les dents.

Un décret bousculé et une colère organisée

Côté règles, un décret franco-espagnol du 2 décembre 1992 interdit les survols entre 22 h et 7 h 30. Depuis sa terrasse, Mirentxu consigne chaque passage. Le 26 juin 2025, elle en a compté vingt-cinq, dont deux après 22 heures. Les jets privés et déplacements officiels échappent souvent au décompte.

Paco demande, par précaution, que les vols passent seulement par l’Espagne, puis la fermeture du site. Le maire d’Hendaye, Kotte Ecenarro, soutient la pétition, car les plaintes s’accumulent. Il rappelle que Paris et Madrid décident pour l’aéroport de Saint-Sébastien. En juin 2025, la Commission des Pyrénées annoncée n’a pas siégé.

La controverse est ancienne. En 2009, des résidents de Mendelu refusaient déjà l’allongement d’une piste jugée trop courte de 250 mètres. L’indécision, la résistance civile, puis la crise ont enterré le projet. En 2012, nouvelle tentative, même issue. L’article 5 impose aussi 300 mètres minimum d’altitude au-dessus du territoire français.

Chiffres, écologie et usages autour de l’aéroport de Saint-Sébastien

Patrick Ferret, écologiste, calcule l’impact d’une boucle effectuée au-dessus du sol français. À l’aide d’AviaPlanner et des vents, il estime qu’elle ajoute quarante kilomètres par vol, soit 10 % du trajet Fontarabie-Madrid, long de 350 kilomètres. Autour de l’aéroport de Saint-Sébastien, beaucoup y voient déjà un non-sens écologique et économique.

Le collectif coche des objectifs concrets : partager la pétition, solliciter des soutiens en Espagne, et, si besoin, déposer plainte. La mobilisation progresse, mais elle reste fragile. Deux signataires, membres d’Hendaia Biltzen, ont obtenu l’inscription d’une limitation de la pollution sonore et atmosphérique pour 2026. À ce jour, 472 signatures.

De son côté, l’AENA affirme que la piste répond aux spécifications et respecte les normes environnementales. L’organisme défend une utilité locale, car des habitants du sud de la France l’utilisent pour vacances et affaires. La fréquentation reste modeste : cinq cent mille passagers, contre sept millions pour l’aéroport de Bilbao.

Pour avancer, un cap clair et partagé s’impose

Pour sortir par le haut, chacun doit clarifier ses responsabilités, car le cadre existe et les attentes sont nettes. Les riverains demandent sécurité, santé et respect des règles, tandis que les autorités pèsent les usages et l’emploi. Entre dialogue transfrontalier, contrôle renforcé et décisions courageuses, l’aéroport de Saint-Sébastien concentre désormais l’épreuve de vérité, fermeture incluse pour certains. La suite dépendra d’actes vérifiables.

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